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cour dassisses Aix
Je ne sais pas si vous vous souvenez de l’article que j’écrivais ici même il y a un an et qui concernait mon allergie au Code de la Route et la politique de plus en plus répressive de la maréchaussée à l’encontre des propriétaires de moteurs à explosion montés sur roue servant au transport de personnes ou d’objets. Pour ceux qui voudraient se remémorer mon “dossier“, il est consultable ici. Il concernait une ligne blanche que j’avais franchie à Aubagne en 2013 pour m’acheter un pain au chocolat dans une boulangerie bordant la route alors que mon véhicule était bloqué dans un bouchon.
Les deux fonctionnaires étaient postées à cet endroit car, “fréquemment, les automobilistes franchissent la ligne blanche pour se rendre à la boulangerie“ écrivirent-elles dans leur rapport, reconnaissant par la même que l’endroit était un piège à voitures. Il faut reconnaître que le Code de la Route connait par moment quelques ratés et qu’il n’est pas exempt de règles aussi bêtes qu’inutiles. Pourquoi ne pas permettre aux voitures de couper la voie à cet emplacement ? Le plan de circulation ne doit-il pas être revu plutôt que de verbaliser à la queue des automobilistes agissant en toute logique mais enfreignant du même coup  la Loi ? C’est cela qui me révolte : plutôt que de changer une règle qui semble absurde, on préfère poster deux policières (qui auraient certainement mieux à faire ailleurs, non ?) car cela rapporte gros au portefeuille de l’Etat.
Sauf que moi, ce genre de choses m’agace au plus haut point et que je m’en suis expliqué à l’époque avec les forces de l’ordre. Rien n’y a fait, les quotas, ce sont les quotas, nouvel équivalent de “la loi, c’est la loi“ autrefois en vigueur.
J’ai décidé de me battre, de contester, de remuer, de ne pas me laisser mener à l’abattoir sans beugler. J’ai malheureusement perdu en première instance en mai 2014 malgré la présence à mes côtés d’un avocat spécialisé et connu dans la France entière pour son expertise en matière de droit de la route : Maître François Sartre, avocat au barreau de Marseille.
Il plaide aux quatre coins de la France pour défendre les conducteurs que l’état pressure, cherchant la faille dans les procédures, une jurisprudence qui jouerait en leur faveur, bref, mettant tout son talent et son expertise pour contester cette monstrueuse machine qu’est l’état quand il s’agit de verbaliser les infractions routières (15 millions de points retirés en 2014, 90 000 permis annulés, 450 000 conducteurs roulant sans permis !). J’avais fait appel, sans illusion, de cette décision sur les conseil de Maitre Sartre et vint le moment de comparaître hier devant la Cour d’appel d’Aix-en-Provence.
Maitre Sartre trouva la faille : un procès verbal mal établi et manquant de précision par certains aspects essentiels. Ce fut reconnu par la Justice… et je fus relaxé. Je récupère tous mes points perdus et je ne payerai pas l’amende de 200 € au Ministère Public.
Quelle joie de vaincre le système ! Quel plaisir de faire reculer la loi quand elle est inadaptée et liberticide. Je ne ferai sans doute pas changer la ligne blanche en pointillée et c’est bien dommage mais parfois Maitre Sartre arrive à faire démonter un panneau Stop, un Feu Rouge inutile ou modifier un rond point.
La semaine passée, il a été jusque devant le Conseil Constitutionnel pour plaider la cause d’un de ses clients ! Lionel Jospin, Valéry Giscard d’Estaing, Jean-Louis Debré et ses copains ont eu à discuter de l’Amende Forfaitaire Majorée ! Et en plus, la séance a été filmée et vous pouvez voir MON avocat plaider cette question devant la plus haute juridiction de la République. C’est pas classe, ça ? Bon, je vous préviens, c’est très chiant mais c’est jouissif de regarder un avocat plaider le droit et contester une décision des tribunaux où des retraits de points et même de la prison avec sursis avaient été décidés.
Maitre Sartre devant le Conseil Constitutionnel
Merci à lui dans tous les cas car en plus d’être un bon avocat, c’est un être humain délicieux avec qui j’ai toujours grand plaisir à discuter.

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Si vous atterrissez pour la première fois sur ce blog (bienvenue !) vous ne trouverez sans doute pas le titre de cet article très séduisant et je ne sais même pas si vous serez allé jusqu’à lire la première ligne de ce texte qui porte pourtant en lui tous les ferments d’une petite révolution. Si vous êtes toujours là, je vous en remercie et je vous promets de délivrer votre curiosité dans quelques lignes car, oui, c’est un événement qui vient de m’arriver aujourd’hui : j’ai vendu un scooter. Il faut que vous sachiez que d’ordinaire, je ne vends pas mes scooters (ou mes motos) mais qu’on me les vole. Près de 15 en 20 ans alors vous imaginez l’ambiance à la maison ce soir : c’est jambon ET coquillettes arrosés de Coca Zéro !
Et oui, en matière de deux roues, je suis plus habitué aux commissariats de police qu’au boncoin.fr. Je connais toute la procédure par cœur, la déclaration aux assurances (j’ai longtemps eu mon portrait sous la mention “Wanted“ chez Aviva), les galères, l’attente, les déclarations de vol en 3 exemplaires etc. Il m’est donc étrange de m’être débarrassé VOLONTAIREMENT d’un scooter dont je n’avais plus l’utilité depuis ma séparation avec celle qui posait quotidiennement son céans dessus. Il était vieux, abîmé et pas très sexy (je parle du scooter) mais j’ai eu un pincement au cœur en le voyant s’éloigner avec, pour la première fois, mon consentement.
Mon acheteur est un retraité avec qui l’affaire s’est réglée en 5 mn. J’en étais presque déçu lorsqu’il m’a dit : “je vous le prends“ sans essayer d’en négocier le prix. Je n’avais même pas tenté de le maquiller pour le rendre présentable en le shampouinant et le débarrasser de sa fine pellicule de sable qu’une averse d’avril avait déposée. Je crois qu’au fond, je n’avais pas très envie de le vendre…
La police municipale me l’avait retrouvé au mois de novembre dernier, 2 ans après son vol et j’étais heureux de le voir vivre une seconde jeunesse aux bras de ma jolie fiancée. C’était un rescapé, un miraculé, un des rares scooters que la police arrive à retrouver et je me sens un peu coupable après un tel miracle, de l’avoir bradé pour récolter quelques centaines d’euros. C’est un peu comme si Jésus revenait parmi les hommes, qu’il multipliait à nouveau des pains et que moi, j’ouvrais une boulangerie. Ce serait petit, non ?
Dans tous les cas, cela fait bizarre d’encaisser un chèque en se disant qu’on a VENDU un scooter. Où sont les voleurs ?? Cela va également faire 1 an que je possède mon ordinateur Mac (on m’en a volé 2 l’an passé) et je me demande à quoi ou à qui je dois autant de bienveillance.
Pourvu que ça dure…


J’en ai marre d’attendre que François Volfin, mon chef monteur préféré, ait le temps de monter mon film tourné il y a quelques semaines au Bénin alors je vous en distille quelques moments ce qui me permettra de vous expliciter ce que vous voyez.
Dans le village où je vais, à Togbota, il y a une école que j’aide comme je peux en leur fournissant des craies, des cahiers, des uniformes (obligatoires), des vêtements d’occasion que beaucoup d’entre vous me confient et que je distribue dans les classes.
A chaque fois que j’entre dans une salle de classe, voilà l’accueil auquel j’ai droit. C’est une marque de respect vis-à-vis de celui qui vient leur rendre visite, surtout lorsqu’il vient de loin. C’est pas beau ?
Au fait, le maïs que j’ai acheté avec votre argent a été planté la semaine passée sous la pluie et cela augure d’une bonne récolte au mois d’août. Eugène, mon associé sur place, a réussi à vendre une partie des téléphones et tout le matériel dentaire ce qui nous a permis de collecter 46 000 CFA ce mois-ci !

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Dernièrement, une agence de communication a proposé de me payer en monnaie sonnante et trébuchante à la seule condition que je sois odieux avec les clients d’une enseigne dont il gère, avec savoir-faire et grand talent, la communication. Je leur ai fait répéter deux fois ce qu’ils attendaient de moi mais j’avais bien entendu : ils souhaitaient que je me rende avec une petite équipe de tournage dans quelques enseignes du groupe et que j’alpague les consommateurs présents pour leur demander s’ils ne seraient pas mieux ailleurs…
Je me suis donc rendu à Lille et Grenoble pour jouer les sales gosses, rôle pour lequel je mériterais un prix d’interprétation s’il en existait un. Là-bas, j’ai abordé des dizaines de clients pour essayer de les dissuader d’acheter et c’est là que la bonne idée du concept réside : en provoquant les consommateurs, ce sont eux qui ont défendu la marque et qui en ont revendiqué les avantages.
Trois spots ont été tournés et feront bientôt l’objet d’une campagne web qui a déjà conquis le personnel de l’enseigne. Un quatrième et dernier clip sera tourné en juillet et viendra clore cette sympathique saga produite par HighCo.

 
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Je suis le spécialiste des cadeaux foireux, des présents qui n’atteignent jamais leur objectif, leur fonction intrinsèque : faire plaisir. Je ne sais jamais quoi acheter à mes enfants ou aux femmes qui comptent pour moi et les dates d’anniversaire et autres rendez-vous commerciaux annuels me donnent de l’urticaire, provoquant immanquablement panique et effroi. Ainsi, lors des dernières fêtes de Noël, je pensais avoir trouvé THE cadeau à mon garçonnet que j’adore plus que tout. Le petit blondinet que j’essaye d’élever à l’écart du chaos du monde, est passionné par les deux guerres mondiales et il n’a de cesse de lire et de se documenter sur les combattants de ces deux périodes peu glorieuses pour l’humanité. Uniformes, types d’armes utilisés, outillage, avions, navires, camions, casques… rien n’échappe à sa sagacité et je dois subir, immobile et silencieux, ses longues envolées sur le fusil américain Garand M1 et la comparaison détaillée avec son cousin germanique. Parfois, j’ai le droit à des questions du genre : “pourquoi les casques américains avaient un filet qui les recouvrait ?“, “pourquoi les Gi’s n’avaient pas de gilet pare-balles ?“, “pourquoi Hitler levait tout le temps le bras droit ?“… Parfois, j’invente une réponse pour voiler mon ignorance mais le plus souvent je vais chercher l’information sur internet afin de lui donner le goût du savoir.
Alors que je faisais péniblement mes courses de Noël, je suis tombé chez l’enseigne Joué Club sur un jeu de société qui avait l’air “trop sympa“ en plus d’être éducatif. Mémoir’44 vous permet en effet (dixit le petit laïus rédigé par l’équipe marketing de la société d’édition) de recréer les différentes grandes batailles du débarquement de juin 1944. Le dessin figurant sur la boîte est évocateur et on se dit qu’on va passer des dimanches passionnants à “jouer à la guerre“ si tant est que cette terminologie à la frontière de l’oxymore ait du sens. Faisant la queue à la caisse, ma boite de jeu dans les mains, je m’imagine déjà face au visage d’ange coiffé de cheveux aussi blonds que les blés. Je nous vois lancer les dés, tirer des cartes, avancer des pions alors que mon ainée fait sauter des crêpes en nous écoutant affectueusement nous étriper sur la table de la cuisine transformée en Omaha Beach le temps d’un après-midi pluvieux.
Nous n’avons jamais joué à Mémoir’44. Le jeu de société avait beau avancer qu’il se pratiquait “à partir de 10 ans“ et que, je cite : “très facile à apprendre, rapide (30 minutes). Ludique, pédagogique et divertissant, Mémoir’44 réunit toutes les générations autour de la table.“ Et mon cul, c’est du tofu ? ai-je envie de répondre au risque de paraître vulgaire. En effet, ayant ouvert la boîte quelques heures après l’avoir déposée au pied du sapin, je me suis plongé dans la règle du jeu et j’ai alors compris que je m’étais encore fait avoir par le dieu marketing. La notice comptait 24 pages format A4 et après l’avoir lu de bout en bout (enfin presque… j’ai lâché après la page 15), je n’ai RIEN compris au principe du jeu. J’avais 180 figurines devant moi, ainsi que des tanks, des canons, des cartes “mission“, un dé, un plateau de jeu avec des formes géométriques dessinées mais je n’avais aucune idée de ce que je devais en faire.
J’angoissais à l’idée que mon fils me propose de faire une partie. Heureusement, l’amoncellement de cadeaux qu’il reçut de la part de sa famille lui fit oublier un temps son jeu de société. Je n’étais pas vexé, bien au contraire : j’étais ravi que d’autres que moi aient mieux su choisir leurs offrandes. Je dois même avouer ingnominieusement (n.d.a. : 10 € à celui qui arrive à placer ce mot au Scrabble) que je suis allé jusqu’à cacher Mémoir’44 au fond d’un tiroir de sa commode, sous l’indémodable Puissance 4 (dont je maitrise parfaitement les règles) et quelques boites de puzzles couvertes de poussière.
Mais cela ne dura pas… Un jour, j’entendis mon fils cavaler dans le couloir de notre appartement et me lancer, l’air ravi : “papa, on n’a jamais joué à ce jeu !“. Il tenait la maudite boîte dans ses mains d’enfant et il affichait un regard plein d’excitation alors que je le vouais aux gémonies. Il rêvait déjà de champs de bataille en Normandie et pensait avec malice à la stratégie qu’il allait lui falloir mettre en place pour écraser son père. Je pris un air contrit et lui intimai de s’assoir à mes côtés, sur le canapé où tant de drames personnels se sont joués.
“Fils, j’ai à te parler et il va falloir que tu sois courageux… J’ai lu, ou devrais-je dire “compulser“, la notice de ce jeu et j’en suis arrivé à la conclusion que tu ne pourras y jouer qu’à la condition de réussir le concours d’entrée à l’école Polytechnique. Tu es actuellement en 6e et il va donc falloir t’armer de patience et te mettre à bosser sévère à l’école.“ Il parut déçu. Normal. Son père lui avait encore acheté un cadeau foireux.
J’eus alors l’idée de le vendre sur internet. Il est parti à la moitié de son prix vers la Bretagne où un polytechnicien ou un érudit armoricain a flairé la bonne affaire.
J’ai glissé dans le paquet que j’ai envoyé, un tube de Nurofen contre les maux de tête et j’ai acheté des Playmobil à mon fils avec l’argent perçu de cette vente peu glorieuse.
La semaine prochaine, c’est l’anniversaire de mon frère…

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Cette semaine, je me suis retrouvé dans une zone commerciale de Saint-Egrève, dans la banlieue de Grenoble, pour tourner un clip video pour l’agence HighCo et un de ses clients. J’avais oublié de regarder la météo et j’étais malheureusement habillé comme si j’allais à Saint Tropez : bref, je gelais dans mon costume et un imperméable bleu marine. Qui plus est, une partie du tournage se déroulait à l’extérieur et, comble du malheur, je dois tourner 3 autres videos pour eux et être “raccord“ comme on dit dans le métier ; c’est à dire, vêtu de la même façon pour que le spectateur ne fasse pas la différence entre les différents jours de tournage. Et vous savez où se déroulera le prochain tournage ? A Lille… si je ne meurs pas d’une pneumonie prochainement, je serai verni.
Nous avons bien ri surtout sur une séquence tournée dans une chambre d’hôtel à 22h30 alors que tout le monde voulait se coucher. Je devais dire des horreurs à 5 personnes groupées autour de moi et, bien évidemment, au moment critique, j’éclatais de rire, obligeant tout le monde à recommencer. Au final, j’ai pu sortir mon texte car toute l’équipe d’HighCo qui faisait la figuration détournait la tête pour ne pas me faire rire. Je les voyais grimacer en essayant de se contenir mais je tins bon !
Seul hic de ce tournage, la restauration… Et c’est entièrement de ma faute. C’est moi qui ai choisi les 2 restaurants où nous avons pris nos repas le premier jour et je dois avouer que je me suis planté en beauté. Mon choix s’est tout d’abord porté sur le restaurant d’un hôtel Campanile qui a mis à mal nos estomacs fatigués mais le coup de grâce fut porté le soir. Ma gourmandise fut attirée par le nom appétissant de l’enseigne “Le Trésor du Boucher“. Je me suis dit (à tort) qu’avec un nom pareil, une rôtisserie devait proposer moultes poulets, cailles, côte de bœuf rôtis et j’en passe. Dès l’entrée du restaurant, j’ai vu le visage de la directrice de l’agence s’allonger puis se tourner vers moi et me dire, la voix tremblante d’émotion “on ne peut pas rester ici !“. Trop tard… j’avais réservé 8 places et le patron semblait trop heureux d’accueillir un groupe aussi nombreux venu pour goûter son congélateur. Le client nous accompagnait et tout le monde me jetait des regards noirs ou m’apostrophait violemment “mais où est-ce que tu as trouvé ce resto de merde ! C’est encore pire qu’à midi !“ et il est vrai que j’avais trouvé pire, ce qui constituait en soi un exploit.
Une serveuse aux dents gâtées est venue nous avertir qu’elle n’avait plus grand chose en cuisine. J’ai voulu prendre ce prétexte pour décamper mais le client me dit qu’il n’était pas question que l’on parte : “tu assumes !“ m’intima-t-il. Et j’ai donc assumé. Nous avons tous commandé un carpaccio de bœuf caoutchouteux accompagné de frites surgelées cuites dans l’huile de vidange et le client fut malade toute la nuit. “Assume !“ avais-je envie de lui dire au petit matin alors qu’il sirotait un Spasfon. Quant à moi, je n’ai pas fermé l’œil de la nuit, luttant contre une poire belle Hélène récalcitrante.
Depuis ce jour là, je leur ai garanti que PLUS JAMAIS, je ne choisirai de restaurant. Mes prochains contrats en dépendent.

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Jeudi dernier, j’ai animé une conférence pour le Réseau Entreprendre sur la thématique des relations entre les entreprises du Bassin Méditerranéen : comment les améliorer ? Comment commercer alors que l’instabilité politique, les différences culturelles et parfois même le chaos, sont de plus en plus présents ?
Pour répondre à ces questions, il y avait du beau linge sur le plateau de l’amphithéâtre de la Villa Méditerranée : Christian Carassou Maillan, le président du Réseau Entreprendre International, Christophe Margnat, directeur général de Beuchat, Patrick François, le PDG de Shark, Elisabeth Viola, la directrice régionale de la Caisse des Dépôts, Medhi Laraki, un homme d’affaires marocain qui est également le président du Réseau Entreprendre au Maroc et Florence Delettre, Directrice d’EDF Commerce Méditerranée.
Le débat a eu lieu le lendemain de l’attentat de Tunis et nous étions donc en “pleine actualité ». Le débat fut passionnant même s’il fut un peu court mais j’ai appris un tas de choses au milieu de tous ces gens pétris d’intelligence.

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Je suis rentré chez moi et comme à chaque fois, le choc n’est pas que thermique. Il me faut toujours plusieurs jours pour me remettre du flot d’émotions dans lequel j’ai baigné durant mon séjour parmi mes amis béninois. Dans quelques jours, vous verrez un film qui vous racontera mon séjour mais disons déjà que je suis content d’avoir pu sauver ce qui devait l’être : la ferme continuera de produire et les enfants pourront continuer à aller à l’école grâce à vos dons. Le budget que j’ai établi me permettra de tenir mes engagements vis-à-vis de la population jusqu’au mois de décembre.
La ferme a été organisée pour qu’elle s’autosuffise à terme. J’ai rencontré le chef du village (et j’ai donc été obligé de fraterniser et sceller notre accord en avalant de grandes lampées d’alcool qu’il fabrique eux-mêmes. Deux heures après, j’étais allongé sur le sol en terre battue à prier pour que l’on me rapatrie par hélicoptère), ainsi que les propriétaires des terres agricoles que nous cultivons et avec qui j’ai renégocié tous les contrats qu’avait passés Urgence Afrique.
J’ai également distribué tous les vêtements et chaussures que vous m’aviez confiés et j’ai fait des heureux. Il y a désormais, dans un petit village d’Afrique de l’Ouest, des dizaines d’enfants aux couleurs du Hard Rock Café Marseille et cela leur va plutôt bien, non ? Seul hic, les téléphones portables Orange qui sont tous bloqués et que personne ne veut débloquer en France (sauf à payer 20 € par appareil). J’ai eu beau faire jouer le peu de relation que j’ai chez Orange, rien n’y a fait. Si quelqu’un a une idée, j’ai tous les codes IMEI des appareils.
Bon enfin, je suis de retour et ce n’est pas facile de se remettre à penser comme un “blanc“ mais il va bien falloir.

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A l’heure où vous lirez ces lignes, je serai dans les airs à bord d’un avion d’Air France pour Cotonou. J’ai hésité avec la Malaysian Airlines mais avec eux, les vols sont interminablement longs. Leur dernier avion est d’ailleurs en train d’établir le record du monde du vol le plus long puisqu’il a décollé il y a un an et n’a toujours pas atterri.
Figurez-vous que grâce à l’amitié d’un ami d’enfance, Laurent Biraud, aujourd’hui commandant de bord dans notre glorieuse compagnie aérienne nationale, j’ai pu embarquer la quantité astronomique d’affaires que vous m’avez données et que, surprise, à l’embarquement, j’ai été surclassé… Et oui, une hôtesse au sol m’a prévenu que, sur instruction, j’avais été surclassé par le commandant de bord, un ami de mon ami d’enfance ! Je n’ai JAMAIS voyagé en business class et je trépigne d’impatience à l’idée de m’assoir dans un fauteuil moelleux, servi par d’accortes hôtesses qui vont me proposer moultes mojitos frais, plateau repas signé Lenôtre, sans oublier les grands vins de Bourgogne qui vont avec.
Et dire que je pars là-bas pour faire de l’humanitaire ! Je me demande ce que je vais raconter à mes voisins de cabine quand ils vont me demander ce que je vais faire au Bénin, pensant que je suis un gros bonnet, un capitaine d’industrie allant piller quelques ressources naturelles africaines. Je me composerai un personnage sinon ils vont croire que je fais de l’abus de confiance.
Je vous raconterai cette expérience nouvelle pour moi mais j’ai peur d’une chose : d’y prendre goût.
 

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Je déteste ces périodes de ma vie où le temps parait suspendu à une corde à linge, où la trotteuse de ma montre trainasse sur le cadran qu’elle est pourtant censée parcourir à une vitesse immuable ; où les minutes se griment en heures pour maquiller des journées interminables. Je pars lundi au Bénin, décollage de Marseille à 10h30 direction Paris d’où un plus gros Airbus prendra son envol pour se diriger vers Cotonou, 7 heures de vol, atterrissage à 20h10 puis la cohue, le joyeux désordre de l’aéroport Cardinal Bernardin Gantin et peut-être des bagages absents (cela m’arrive à chaque fois). Je compte les heures qui me séparent de l’embarquement.
J’ai hâte d’y être. Envie d’ailleurs, de respirer un autre oxygène, de ressentir des choses différentes, de remettre en perspective les petits tracas du quotidien, de faire de nouvelles rencontres, d’oublier mes échecs et de repartir de là-bas avec le sentiment que j’ai été utile à quelque chose. Bref, vous l’aurez compris, je trépigne d’impatience.
Mes journées sont pourtant bien remplies et je ne devrais pas m’ennuyer, mais que les nuits sont longues… Je n’arrête pas de faire des allers et retours pour récupérer, qui des téléphones portables (la Société Marseillaise de Crédit m’en a offert 20 dans leur emballage d’origine !), qui du matériel de dentisterie, qui des crayons, qui des vêtements et des chaussures usagés, qui des robes et des tee-shirts neufs offerts par le Hard Rock Café Marseille etc. Le reste de mon temps est partagé entre le Consulat du Bénin, la Bank of Africa où j’ai ouvert un compte que je vais quotidiennement approvisionner avec vos dons, sans oublier les réunions avec des avocats spécialisés en mécénat pour que l’association que je monte soit sur de bons rails dès le début, des appels à droite à gauche pour que je n’ai pas à payer d’excédent de bagages à l’aéroport ou chez Orange pour faire débloquer sans frais les téléphones que l’on m’a donnés…
Bref, j’ai des journées chargées surtout qu’il y a le boulot qui tombe régulièrement, les projets en tout genre sur lesquels je suis consulté, la table ronde que je prépare et que je vais animer 2 jours après mon retour pour le Réseau Entreprendre sur les échanges économiques en Méditerranée, un tournage à Grenoble pour la société HighCo pour la fin du mois et un projet ENORME sur lequel j’ai été sollicité et dont je vous parlerai quand j’en aurai le droit.
C’est bizarre mais toute cette frénésie, toute cette agitation ne parvient pas à me remplir totalement et je compte bien sur le Bénin pour me rassasier.

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