Ce week-end, j’ai vécu ce que je rêvais de vivre lorsque je n’étais pas encore père et que je conservais sur moi mes enfants, bien à l’abri dans un caleçon fabriqué par ma mère dans de la toile cirée.
Lorsque la conception de mes enfants n’était encore qu’un vague projet, je me projetais souvent en imaginant les joies d’être père. Il me fallait me raccrocher à quelque chose car il convient de reconnaître que faire des enfants aujourd’hui est un acte complètement insensé si on regarde le journal de 20 heures ou que l’on ouvre les pages d’un grand quotidien.
Ainsi donc, pour calmer mes sourdes angoisses, je m’imaginais avec mes futurs enfants en train de leur apprendre à faire du vélo, tricher au Monopoly, voyager avec eux au travers des tas de paysages lointains et leur montrer des films de cinéma qui me touchent.
Samedi soir, nous formions tous les 3 une brochette compacte sur le canapé chocolat qui trône dans mon petit salon. Face à l’écran, nous regardions “Un Américain à Paris“ avec Gene Kelly et je dois dire que j’ai vécu un pur moment de félicité devant le talent éclatant du danseur américain. Ce bonheur était d’autant plus beau et puissant qu’il était partagé avec ma progéniture.
Regardez cette scène et expliquez-moi comment on peut rester insensible à la beauté de ces images ? C’est tellement joyeux, tellement gai que l’on en arrive à oublier tous ses tracas durant quelques minutes et qu’on se reprend à espérer. A regarder en boucles pour les gros dépressifs.
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