Trop bon, trop con ?

Et voilà, encore un coup où j’aurais du fermer ma gueule mais non… Il a fallu que je souris bêtement et que je réponde à mon interlocutrice : “mais bien sûr, il n’y a pas de problème“.
Je ne sais pas pourquoi mais je me sens toujours obligé de faire plaisir, de rendre service, de me mettre en 4 pour les autres alors que la réciproque n’est pas toujours vraie. Mais commençons par le commencement, voulez-vous ?
Alors que je me suis décidé à vendre l’ordinateur sur lequel je suis en train de rédiger cet article, je tombe sur une amie à la Fnac de la Valentine hier après-midi. Elle m’explique qu’elle cherche un ordinateur pour sa fille présente à ses côtés. “On voudrait un Mac mais ça coûte super cher…“. Sautant sur l’occasion comme un irakien sur une mine anti-personnelle, et voyant l’occasion de me débarrasser de mon ordinateur sans avoir à passer par le sombre parcours encombré et malfamé des petites annonces tout en faisant plaisir à mon amie, je l’affranchis de ma décision de me séparer du mien. Cette dernière a fait un bond en l’air alors que les yeux de sa fille s’illuminaient de mille feux.
Après s’être enquéri de l’état de la machine encore sous garantie Apple, elle me demanda le prix de vente auquel je lui céderais la machine si nous trouvions un accord. Je lui accordai une remise amicale de 100 € par rapport au prix auquel j’escomptais m’en séparer. L’affaire se conclue avec le sourire et dans une effusion de joie au milieu des badauds qui effectuaient leurs derniers achats dans ce temple de la consommation high tech.
Mais bien vite, un premier problème fit son apparition et vint gripper la belle machine sur laquelle je pédalais avec l’aisance d’un Lance Amstrong après une piqûre de vitamines, quelques instants plus tôt… “Tu peux nous le donner quand ? Parce-que son anniversaire est le 24 et on le voudrait pour cette date, tu comprends“. Cela ne m’arrangeait pas du tout car je n’aurai pas le nouveau avant une bonne semaine mais je cédai devant les yeux de cocker de la jeune fille qui me regardait en m’implorant du regard.
Le deuxième problème est survenu juste après : “je peux te payer en chèques-cadeau ?“ m’a demandé la mère. N’y voyant pas d’inconvénients, j’ai accepté… Ce n’est qu’après que je me suis rendu compte que les chèques-cadeau en question sont d’un genre un peu particulier… ce sont des chèques-cadeau “culture“ qui sont bien différents des chèques-cadeau traditionnels : je ne peux acheter avec, que des livres, des disques, des places de spectacles et des entrées pour des parcs d’attraction… J’ai récupéré 900 € de bons cadeau pour acheter des bouquins ou des places pour le Futuroscope… Chouette…
Vous me direz : “ben t’as qu’à lui dire que t’as changé d’avis puisque tu ne lui as pas encore donné ton ordinateur !“. Et bien non, voyez-vous. Je suis fait de ces bois d’autrefois : imputrescibles, résistants et solides comme la pierre. Je suis incapable de revenir sur ma parole donnée. J’ai pensé à sa fille qui était ravie de pouvoir se payer un Mac et je n’ai pas le cœur de la décevoir alors je vais garder ces chèques cadeau et aller au Puy du Fou tous les week-ends de 2013. Si quelqu’un veut m’accompagner…