Raid moto au Sénégal : jour 3

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Aujourd’hui, j’ai fait la connaissance de Guillaume, un jeune homme de 24 ans mécanicien qui va nous accompagner avec une voiture d’assistance pour notre périple de 2 jours dans la brousse. Marco l’a pris sous son aile au décès de son père et l’éduque du mieux possible.
Au volant de sa 405 Peugeot sans rétroviseurs, il va nous rejoindre à des points de rendez-vous pour le déjeuner et établir le lieu du bivouac du soir.
Il est adorable et d’une gentillesse incroyable. Il résiste à l’humour forcené de Marco qui passe son temps à le chambrer et Guillaume lui répond comme il peut avec un grand sourire ou en envoyant 2 ou 3 vannes de temps à autre.
Après avoir chargé dans la 405 de quoi dormir et manger durant 2 jours, nous avons laissé Guillaume prendre place derrière le volant et Marco et moi sommes partis à l’assaut des pistes nous emmenant dans le Nord-Est du pays, à forte concentration musulmane. Le Sénégal est largement d’obédience musulmane mais dans le nord du pays résident les seuls vrais “intégristes“ que comptent le pays. Il existe des villages où il est interdit de fumer, de boire et Marco me racontait même avoir vu un jour un enfant enchainé avec des fers aux pieds parce qu’il avait mal récité le Coran…
Il est vrai qu’à Pekess, j’ai ressenti, non pas une hostilité, le mot serait trop fort, mais les gens ne semblaient pas ravis de voir un “toubab“, un blanc, déambuler dans les rues bondées et colorées de la ville.
Sur la route, nous nous sommes arrêtés dans une échoppe pour acheter du sucre, du thé, du riz, de la lessive, des oignons et des bonbons afin d’en faire cadeau à un villageois que nous croiserions au hasard et c’est ce que nous avons fait. Nous avons avisé un vieillard assis au milieu de nul par avec 3 petits enfants et 2 femmes qui étaient occupées à racler la terre avec un vieil outil tout décatie et nous avons coupé nos moteurs pour leur tendre nos présents, tels des rois mages en pèlerinage. L’homme répartit sous nos yeux entre les différents personnes l’entourant, les biens que nous lui offrions. Après cette bonne action, bien modeste au demeurant, nous sommes remontés sur nos chevaux mécaniques afin de rallier le lieu du bivouac.
Nous avons choisi un bel arbre ombragé pour nous poser et monter nos tentes. Ramassage de bois, allumage d’un feu pour y préparer un chili con carne… j’avais l’impression d’être un enfant dans un camp de vacances. L’ambiance était la même que chez les scouts et nous avons ri comme des bossus jusque tard dans la nuit (c’est à dire 21h00). Marco est un ancien animateur de centre de vacances et il nous fait un show en plein désert dont je me souviendrai longtemps. Complètement beurré, il a chuté lourdement sur Guillaume en voulant se relever, ce qui a provoqué une crise de rires parmi la petite assistance que nous formions.
Le vent soufflait fort cette nuit-là et je n’ai pas pu fermer l’oeil de la nuit, songeant à toutes les bêtes qui pouvaient surgir à n’importe quel moment de la nuit (zébu, chèvre, âne, python, scorpion etc.).
A 2 heures du matin, j’ai entendu Marco qui faisait de bruyant “psshhhhitttt ! Dégage !!!“ avec sa bouche, croyant qu’un singe avait décidé de rentrer dans sa tente. En fait de singe, c’était le vent qui jouait à faire bouger la toile de sa Quechua. Je n’ai pas pu me rendormir… et à 6h00, je me suis extirpé de ma tente pour regarder le soleil se lever. J’aurais eu le sentiment d’être seul au monde au milieu de cette immensité désertique si des dizaines d’oiseaux dont les chants m’étaient totalement inconnus, n’avaient entonné une chorale en canon dans les arbres pour célébrer ce jour nouveau. C’était magnifique.
Je me suis rendormi une heure durant sur une natte en plein air. L’air tiède parfumé était un merveilleux somnifère et j’ai pu récupérer un peu avant de remonter sur la moto pour 200 nouveaux kilomètres et un retour le soir chez Marco afin de regarder l’équipe de France battre l’Ukraine…
La douche fut EXTRAORDINAIREMENT bonne ! N’ayant pu nous laver dans la brousse et ayant dormi tout habillé, mon visage et mes bras étaient couverts de terre et de poussière séchée accumulés durant 48 heures et qui sont difficilement partis avec le savon douche.
Je me suis, une fois de plus, écroulé dans mon lit le soir. J’ai déjà cumulé plus de 550 kilomètres dans le sable, la poussière et une chaleur de 40 C° et j’attends avec impatience la journée de repos de dimanche qui me fera du bien… Mais avant cela, il y a encore samedi…

2 Responses
  1. Lolobuz

    c très beau l’Afrique. mais c un autre continent , une autre civilisation
    j’suis toujours content d’y aller… et de revenir !

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