Mieux qu'un coton tige : la bougie !

Je sais qu’en vous dévoilant cette photo, je vais en étonner plus d’un et déclencher quelques rires sous cape à mon endroit. Le montage n’est pas de moi mais de mon ami Florent Pinson qui était chez moi et à qui j’ai demandé de me rendre service sans percevoir la moquerie dans son oeil torve, dissimulé par le viseur de l’appareil. Vous allez penser que je suis tombé en totale déliquescence et que seul le sol de l’abîme dans lequel je sombre depuis si longtemps, stoppera mon inévitable chute. Vous imaginez que mon existence valétudinaire n’est pas loin de connaître son achèvement… mais vous avez tort.

Certes, sur ce cliché, je vous accorde qu’on peut croire que je fume une cigarette avec mon oreille mais il ne s’agit point de cela. Il se trouve que lors de ma visite chez un apiculteur cet été ; l’homme, ami des abeilles, m’a vendu dans son échoppe un tas de produits issus de l’apiculture. Pots de miel aux parfums multiples, cuillère à miel, magnets, peluches, préservatifs etc. Alors que je baguenaudais devant les rayons poussiéreux de sa cambuse aménagée en espace de vente, je fus intrigué par des bâtons creux d’une quinzaine de centimètres. Je demandais au rural à quoi pouvait bien servir ces étranges baguettes et il me répondit de sa voix gutturale qui sentait bon le crottin et la fiente de poule dont il possédait quelques spécimens dans des cages : “Ça ? C’est pour nettoyer les z’oreilles ! C’est super ! Vous l’allumez au bout, vous l’enfoncez bien dans votre portugaise et vous laissez crâmer. C’est fait en cire d’abeilles et avec la chaleur, toutes vos saletés montent dans le cylindre.“ Curieux et amusé de vérifier l’information délivrée par le proxénète de mouches à miel, je fis l’acquisition de 2 bâtonnets (une par oreille si vous savez bien compter. Comptez 2 bâtonnets par oreille si vous êtes vraiment salingue et 3 par esgourde si vous êtes originaire de la planète Vulcain).

L’autre jour, donc, je décidais de tenter l’expérience et je demandais à Florent de bien vouloir m’assister et “surveiller la cuisson“ de ma baguette en cire d’abeille afin que le feu n’enflamme pas les poils de mes oreilles ce qui, à coup sûr, aurait déclenché un incendie bien plus important que celui des Nouvelles Galeries en 1938.

Figurez-vous que le résultat fut proprement (sans jeu de mot) incroyable ! Je serai compendieux sur les détails mais sachez que, par une réaction chimique que je ne saurais expliquer, les impuretés du conduit auditif sont aspirées par le tube. Un vrai miracle ! Et vous savez ce que vous pouvez faire avec tout ce que vous avez retiré de vos oreilles ? Une bougie pour Noël !