Soirée en boîte pour moi !

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Samedi, pour mon anniversaire, je m’étais mis en mode “télécommande“ et c’est Christine et sa copine qui en disposaient. Je n’ai rien décidé, rien organisé et je me contentais d’acquiescer à chacune de leurs propositions. Resto à 21h30 ? Ok.

Là, je fais la connaissance de Violaine (une éternité que je n’avais pas croisé de prénom comme celui-là), 30 ans, célibataire, comptable de 65 kilos dans une société dont j’ai oublié le nom. Blonde, gentille et pas ennuyeuse au niveau de la conversation. Christine m’a offert mon cadeau sitôt descendu de ma moto (enfin, celle de Nicolas Chabert, n’ayant plus le droit d’en acheter une à mon nom) : un magnifique… plateau en métal sur lequel on dispose des bols en porcelaine blanche dans lequel on peut mettre ce qu’on veut mais de préférence des biscuits apéritifs ou des olives (j’ai essayé de ranger ma raquette de squash mais elle ne rentre pas).

Après un dîner sympathique où le vin et le Limocello nous ont été offerts par le patron que je connais et qui semble m’apprécier au moins autant que j’apprécie sa cuisine, “les filles“ (ça fait très “Charly“ dans “Drôles de Dames“, non ? J’adore !) me proposent (le verbe exact serait plutôt “ordonnent“) de les suivre à la Voile. Qu’est-ce que la Voile ? L’endroit hype à la mode à Marseille. The place to be si vous préférez. Après avoir effectué le trajet jusqu’au temple de la fête et du plaisir, je m’aperçois avec horreur qu’une queue de 50 mètres s’est formée devant 5 videurs aux bras aussi gros que mes cuisses et aussi souriants que François Fillon prenant connaissance des derniers chiffres du chômage. J’avais l’impression d’être à Disneyland dans la queue pour Space Mountain : un cauchemar. Je me poste sagement au bout de la ligne en compagnie de mes deux body girls et je commence à expliquer à Christine qu’il va m’être impossible de patienter 2 heures pour rentrer au compte goutte. Je tente un coup de bluff.

Je sors de la queue et me dirige d’un pas décidé vers le plus costaud des videurs, une sorte de gorille en liberté (mais sans les poils). Je prends mon plus beau sourire et je joue ma vie sur un lancer de dé :

– “bonjour ! Vous me reconnaissez ?“

“non“. Le “non“ du monsieur est prononcé d’une voix neutre et le regard vide de tout expression. Il aurait eu la même réaction si je lui avais demandé s’il connaissait la capitale du Laos. Vous voyez le genre ?

“je suis journaliste et j’ai fait un reportage sur vous. Vous ne vous souvenez pas ?“ (NB pour ceux qui voudraient tenter le coup : soyez sûr de vous et continuez de sourire. Ne répondez surtout pas : “non je disais ça pour déconner, je tentais juste de rentrer sans faire la queue… Un coup de bluff quoi !“. Cela aurait des conséquences fâcheuses sur votre dentition).

“ah oui, vous êtes le type de la TV ?“ une lueur faiblit au fond de l’iris de l’anthropoïde. Il a trouvé la capitale du Laos (Vientiane, pour ceux qui viennent sur ce blog afin d’apprendre des trucs) et sans sourire, il ajoute : “vous êtes combien ?“

“trois. Nous sommes 3“. Intérieurement, je jubilais.

“entrez“ nous intima le primate.

Alors que je me dirige vers la caisse pour régler mon écot, j’entends King Kong qui beugle à la caissière : “c’est bon, laisse rentrer, c’est la TV !“.

Autant vous dire que mes deux accompagnatrices m’ont regardé avec les yeux de Chimène et si elles avaient eu de la terre glaise sous la main, elles auraient immédiatement sculpté une statue grandeur nature à mon effigie.

La soirée était remplie de très jeunes gens classés en 2 catégories : des hommes musclés dans des débardeurs cintrés et des femmes blondes maquillées par Dulux Valentine. Manque de bol, je ne portais pas de débardeur et j’ai arrêté la gym en terminale. Visiblement, il y avait des redoublants dans l’assistance ou bien c’était tous des profs de sports. Je me sentais comme un émigré à un congrès du Front National : pas franchement à l’aise. Je fonce au bar me commander un Mojito prenant un peu de distance avec mes 2 amies afin de laisser les mâles bodybuildés les approcher sans risquer de provoquer une bagarre. Truc incroyable, c’est moi qui subit l’assaut d’une blonde couverte de tâche de rousseur qui vient m’aborder ainsi :

“mes copines me disent que vous êtes journaliste ? C’est vrai ?“ (accent de Marseille à couper au sabre)

“euh… oui… c’est vrai“ rétorquais-je timidement, pris un peu à froid par cette jeune créature au minois fort agréable.

“j’vous crois pas. Vous avez une carte de presse ?“

“pas quand je sors en boîte mais j’ai une carte de visite si vous voulez ?“

“Faites voir… (un temps) Mais vous passez à la TV ?“ Ses copines hurlaient derrière elle : “mais oui ! puisqu’on te le dit !“

“oui, oui, je passe à la TV mais vous savez, c’est pas TF1 et je ne suis pas très connu…“

“c’est pas grave. Je peux faire une photo avec vous ?“

“une photo de moi ? Vous plaisantez ?“

Là dessus, Christine et son amie ont retrouvé ma trace et du même coup cassé une opportunité fantastique de poursuivre une conversation qui s’annonçait bouleversante d’intensité. “Ben toi alors ! On peut pas te laisser 5 minutes sans te retrouver avec une fille !“ sortit cette courge de Christine. Ma promise a soudainement tourné les talons pensant que je pratiquais sans doute la polygamie et je ne l’ai plus jamais revue. Je haïssais en silence mon amie qui avait décidé de prolonger mon célibat afin que je puisse continuer à tenir compagnie au sien.

J’ai ensuite profité (lâchement) que mes 2 compères aillent danser sur une musique composée avec un doigt pour prendre le large non sans saluer au passage le grand gorille des montagnes qui m’avait si bien accueilli. Je lui ai tapé dans le dos afin d’être amical mais ma main a vibré comme si j’avais frappé sur une plaque de métal et je me suis éloigné en grimaçant de douleur avant de regagner mes pénates sur mon 2 roues.

2 heures du matin. Honnête, non ? Et figurez-vous que je continue toujours dans la voie que je me suis décidé à suivre : samedi, soirée à Ceyreste avec plus de 100 personnes autour d’une piscine, jeudi, invitation presse à un truc, dans un endroit branché : j’ai dit oui (mais j’irai seul cette fois !).

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