Les rêves sont parfois bien étranges quand ils vous emmènent dans les méandres d’un subconscient où les Gypsy Kings se tapissent dans l’ombre, guitares à la main et bijoux pendant à leur cou brun tanné par le soleil des Saintes Maries de la Mer. Mais que diable foutaient-ils là alors que je dormais du sommeil du juste dans la vaste chambre de mon hôtel lusitanien ? Je ne saurais le dire et au matin, je me suis longuement posé cette question alors que je trempais mes tartines de morue dans mon Ovomaltine.
On se souvient rarement des rêves que l’on fait mais, malheureusement pour moi, je devais me souvenir précisément de celui-ci. Où donc la pensée va-t-elle chercher fantasmes aussi bizarres que de rêver aux Gypsy Kings ? Je ne suis pourtant pas fan, je ne les écoute jamais et je tiens en horreur la tauromachie, la sangria, les moustiques, les caravanes, la feria et la culture camarguaise dans son ensemble alors, pourquoi ?
A chaque fois que je refaisais surface durant la nuit, j’avais la chanson Baila Me en tête. Je ne sais pas si vous imaginez le cauchemar dans lequel j’étais enfermé ? Il me fallait ensuite me rendormir et trouver des trésors d’ingéniosité pour replonger dans mon sommeil avec cette chanson en tête. Quatre ou cinq fois durant ma nuit, je me suis donc réveillé avec 8 personnes aux cheveux gominés dans mon lit qui me chantaient Baila Me à tue tête.
Le matin, au petit déjeuner, j’avais également l’impression d’avoir 8 personnes qui m’encerclaient avec leurs guitares et qui me suivaient partout alors que j’allais remplir mon assiette de gâteaux au beurre, de crêpes au sirop d’érable et de croissants croustillants.
J’ai passé la journée avec Baila Me dans la tête ! Dans le tramway qui montait à San Jorge, je me surprenais à chantonner “Baila, baila, baila ! Baila baila me !“ Ne connaissant pas le reste des paroles, je ne faisais que répéter en boucle la joyeuse ritournelle jusqu’à provoquer la haine des personnes m’entourant qui ont fini par me menacer de mort si je ne changeais pas de disque.
Mais je ne sais pas pourquoi je vous explique tout ceci puisque vous allez pouvoir expérimenter vous-même cette torture que je me suis infligée. Si vous avez cliqué à chaque fois sur le lien, vous êtes désormais contaminé. Bonne nuit…
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