C'est l'Afrique !

aeroport CotonouBien arrivé à Cotonou à 4h23 du matin ce dimanche. Enfin… moi, je suis arrivé. Pas ma valise. Après avoir longuement attendu le long du tapis roulant bringuebalant de l’aéroport de Cotonou, j’ai entendu la voix d’un employé de l’aéroport hurler “c’est fini ! Il n’y a plus de bagages !“.
Alors, mécaniquement et sans râlement aucun, la vingtaine de passagers qui attendait comme moi leurs valises s’est dirigée lentement vers le guichet “Bagages Litige“ afin de s’identifier. Ils avaient l’air habitué à ce type de désagrément et ils le sont. Il est très fréquent que les employés béninois chargés de vider les soutes d’un aéronef ne le fassent qu’à moitié. C’était malheureusement le cas cette fois-ci et, comble de malchance, je n’appartenais pas à la bonne moitié. Ma valise s’est envolée vers le Nigéria…
Après avoir fait une heure et demie de queue pour enregistrer ma plainte, je me suis aperçu, une fois arrivé devant le guichet derrière lequel trônait une créature aussi souriante que Samy Nacéri quand il sort de chez le dentiste, que j’avais égaré mon coupon de bagage… celui avec le code barre essentiel pour retrouver sa valise en cas de perte.
L’employée béninoise qui tapait avec un doigt rongée par l’arthrite, toute engoncée dans une torpeur africaine, m’a regardé d’un œil mort et a prononcé ma sentence à la manière d’un juge texan envoyant à la chaise électrique un prévenu :  “il faudra aller au bureau de Royal Air Maroc lundi qui vous fera un papier et vous pourrez revenir mardi matin à 5h00 pour récupérer votre bagage qui arrivera par le prochain vol Royal Air Maroc.“Pourquoi pas avant ?“ ai-je osé interroger l’employée d’une voix où pointait l’angoisse de me retrouver sans aucune affaire de rechange pendant 2 jours. “Parce qu’il n’y a pas de vol le dimanche et le lundi Monsieur…“. “Et je dois revenir, moi, à 5h00 du matin pour chercher ma valise ? Vous ne les livrez pas à domicile dans ces cas-là ?“ ai-je alors rétorqué à la fonctionnaire couleur d’ébène. “Hein ?“ m’a-t-elle répondu avec des yeux ronds et une grimace labiale comme si je lui avais demandé si je pouvais dormir chez elle jusqu’à mardi.
Mais mes soucis ne s’arrêtèrent pas là. Généralement, quand les emmerdes arrivent, c’est souvent en escadrille. Lorsque j’ai enfin pénétré dans le hall de l’aéroport, un heure et demie après l’atterrissage,  j’ai constaté que mon chauffeur ne m’avait pas attendu, pensant (à tort) que j’avais loupé mon avion. Sans aucun Francs CFA en poche, j’ai hélé un zem, ces scooters/taxi qui vous emmènent à peu près partout pour 3 francs 6 sous afin qu’il me conduise à l’adresse où il était prévu que je dorme.
Là, j’ai atterri au bureau d’Urgence Afrique où j’ai du réveiller un gardien hagard de me trouver là à 6h15. Il ne savait pas que je devais arriver aujourd’hui…
Alors j’écris et je regarde les photos sur les murs où tous les bénévoles sont affichés. Je reconnais certains visages et un flot de souvenirs remonte à la surface. Ce pays est agaçant par sa désorganisation endémique mais les photos me font rapidement oublié ces désagréments.
Reste plus qu’à me trouver une brosse à dents, une serviette de toilette et un ou deux caleçons et je pourrai patienter jusqu’à mardi…

3 Responses
  1. haight harvey

    j’ai eu dans ma vie l’occasion de travailler avec des béninois,des africains et des magrébins ,certains sont plus travailleurs que d’autres.,certains sont plus souriant que d’autres,certains sont plus gentils que d’autres mais ils ont un point commun,le TEMPS n’a pas la même importance pour les africains.
    En France nous avons ces populations venus d’afrique qui cherchent à vivre mieux que chez eux.
    Malheureusement , certains ne parlent pas le Français,ils n’ont malheureusement pas un travail et encore moins un logement,heureusement la solidarité républicaine vient au secours de ces populations
    Cependant avec le nombre de chomeurs que nous avons en France nous ne pouvons plus et nous ne devons pas accepter d’autres immigrés sur notre territoire faute de pouvoir prendre soin d’eux. c’est ce qui s’appelle etre rationnel…rien de plus.

  2. Comme disent les béninois : »Les blancs ont la montre, et nous on a ……le temps ».
    Il faut savoir prendre son mal en patiente, savoir attendre, ne rien brusquer, en fait prendre le temps de vivre si on veut rester en Afrique.
    On apprend vite…il suffit de s’y mettre!

    1. J’en reviens (je descends à peine de l’avion) et rien n’a changé là-dessus, sauf que je suis désormais au courant et que je ne me presse plus !

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