Le Fisc m'a tuer

Hier je suis rentré d’un pas guilleret chez moi après avoir tourné un spot très rigolo pour ERDF en compagnie de Cyril Chauvin et Laurent Rossi que je retrouvais pour l’occasion. Je suis certain qu’il était rigolo car mes enfants qui m’accompagnaient pour l’occasion ont rit de bon cœur devant mes facéties et il est bien connu que les enfants ne mentent pas. Mais là n’est pas la question du jour.
Je voudrais plutôt vous parler de ce que j’ai trouvé dans la boîte aux lettres qui d’ordinaire ne contient que des catalogues vantant le prix du kilo de côtelette de porc, des cartes de mon (unique) fan m’expliquant avec une économie de mots qu’il me tient pour un génie du comique ou encore (plus rarement) des lettres enflammées de femmes me demandant en mariage ou bien encore qui me supplient de reconnaître les enfants qu’elles portent afin que leur progéniture s’offre un avenir décent.
Mais hier, point de courriers féminins ou porcins, juste une lettre à en-tête de la République Française m’invitant à régler mes impôts sur les revenus acquis en 2011. Et là, devant la somme réclamée, j’ai tout d’abord cru à une erreur de destinataire. Le facteur se sera trompé de boîte aux lettres et aura confondu mon patronyme avec celui de Bernard Tapie mais non… Après vérification, mon nom était bel et bien écrit en haut à droite du courrier blanc et bleu…
Je me suis assis sur le canapé que je vais devoir certainement placer au Mont de Piété pour m’acquitter de ma dette envers l’Etat, puis j’ai pleuré. J’ai relu la somme réclamée en cherchant une erreur quelque part, une virgule mal placée ou bien un astérisque astucieusement déposé en bas de page par un fonctionnaire farceur et qui dirait “Poisson d’Avril ! C’est une blague ! On vous a bien eu, n’est-ce pas !!?“… mais point d’astérisque en bas du document.
J’ai immédiatement appelé mon expert comptable, Christophe Polidori, que j’aime houspiller lorsque je reçois des factures à payer. Auprès de lui, j’apprécie de me plaindre, geindre et au passage lui adresser mille reproches pour ne pas avoir su trouver de moyens légaux (ou non) de m’exempter de taxes. Ce dernier me fit remarquer que l’année 2011 fut assez exceptionnelle pour moi et que donc, la règle voulait que l’Etat se serve généreusement pour payer les frais de représentation de l’ambassadeur de France au Mozambique ou bien construire une route dans une région dans laquelle je ne poserai jamais les pneus.
Je vociférais des insultes d’une mauvaise foi sans pareille à l’encontre de l’homme de chiffres qui a la lourde charge de s’occuper de mes finances depuis bientôt 20 ans et je dois dire que cela m’a soulagé. Toutefois, vaincu par ses arguments, je décidais de mettre un terme à notre conversation téléphonique d’un tonitruant “ouais, ben j’en ai marre de payer alors il faudra trouver une solution !“ aussi démagogique et populiste qu’un discours de Marine Le Pen. Je me doute bien que, de solutions, il n’y en a point, mise à part celle consistant à aller vivre dans un village irlandais dont le climat exige le port de bottes Aigle même en été.
Me voilà contraint de me serrer la ceinture et de reporter à plus tard l’achat de cette baguette de pain qui me faisait tant envie…