Ma première télé couleur

moi en cow boy
Impressionnant, non ? Regardez bien la position des pieds solidement ancrés dans la terre, le regard décidé, le poing gauche serré et la main droite tenant fermement un Colt 6 coups en fer blanc avec pétards rechargeables. Le holster rouge positionné près des parties génitales indique une virilité exacerbée alors que le sous-pull vert à col roulé est la preuve que, très tôt, la mode et le style ne me laissaient pas indifférents.
En bleu derrière moi, mon frère trottine vers un des deux frères jumeaux Fouquet qui habitaient la même résidence que nous. J’étais copain avec leur petit frère Guillaume avec qui je jouais “à la guerre“ alors que les grands préféraient le foot.
Je me souviens que, déjà à cette époque dorée de mon enfance, je rêvais de faire de la télévision. Je fabriquais des micros et des caméras en Lego® devant lesquels je me “produisais“ en rêvant un jour de passer “dans le poste“.
Dans les années de mon enfance, il n’y avait que 2 chaînes et le téléviseur qui trônait dans notre salon était un meuble d’une taille monstrueuse qui diffusait une image en noir et blanc. Quand on l’éteignait en poussant un gros bouton qui ressemblait à un allume cigare, l’image s’estompait lentement, comme aspirée par la bonde d’un évier situé au centre de l’écran. Juste avant de retrouver sa belle couleur verte, l’écran affichait un ultime point lumineux qui ressemblait à une étoile se mourant, puis c’était le néant…
Je me souviendrai toute ma vie de la première télé-couleur que mon père avait achetée. C’était un samedi matin et je rentrais du collège Jules Ferry de Meudon. J’ai pénétré dans le hall de notre modeste appartement en jetant dans un coin le sac US ARMY kaki que nous avions tous à cette époque pour porter nos cahiers et nos livres scolaires et j’ai jeté machinalement un œil dans le salon afin de regarder l’image qui se trouvait sur l’écran de la télévision que mes parents étaient en train de regarder. Et ce fut le choc.
Un vrai choc ! J’ai VU la terre battue de Rolland Garros… en rouge ! Les plus jeunes qui lisent ce blog ne peuvent pas mesurer l’événement que cela représentait à l’époque : pour nous, la terre battue de Rolland Garros était de la même couleur que la pelouse du Parc des Princes ou le macadam du circuit du Castellet, à savoir gris clair.
Pensez donc à ma surprise et à ma joie de voir cette belle terre ocre que je n’avais jamais vu auparavant ! J’étais fasciné même si avec le recul, je me souviens que les couleurs bavaient et qu’un léger halo flou enveloppait les joueurs. Ce n’était pas les écrans LED ou Plasma d’aujourd’hui avec de la haute définition et de la 3D mais pour moi, c’était Noël en juin.
Je me demande si mes enfants auront encore l’occasion d’être aussi enchantés que j’ai pu l’être à l’époque par une innovation : ils grandissent avec les iPod, iPad, la 3D au cinéma mais j’espère sincèrement qu’ils vivront un jour la même joie que celle vécue par le petit cow boy sur la photo.

2 Responses
  1. Laurence

    Murmure, pour moi, à l’oreille du petit cow boy, que tout est possible et que ses rêves sont ses ailes.

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