On s'était dit rendez-vous dans 20 ans…

DSC 0019

Il y a 21 ans, je faisais la connaissance à Sup de Co d’un type un peu lourdeau qui allait rapidement devenir un de mes meilleurs amis : Jean-Marc Espinasse. Le genre de type qui est là dans tous les coups durs, qui vous aide à escalader les cols verglacés ou à traverser les courants. Quand il vous donne la main, il ne la reprend plus. Sans lui, j’aurais été emporté depuis longtemps par les tourbillons de la vie. Jean-Marc, c’est un grand frère, un modèle, un objectif, un cap. Il a toujours précédé mes choix de vie et je comprenais, bien après lui, combien il avait été “visionnaire“ dans sa façon d’aborder la vie. Très doué en finance, il aurait pu mener une brillante carrière sur une grande place financière mondiale mais il a choisi une autre voie : faire du vin. “Ce type est fou“ pensais-je quand il m’annonça sa volonté de reprendre ses études et de parfaire sa connaissance en vin. “On ne change pas de vie comme ça, mon ami ! C’est de l’utopie !“ lui rétorquais-je à l’époque, tentant de le ramener à ce que j’appelais (par erreur), la raison. Mais il n’est pas homme à écouter un chauve ventru lui distiller des conseils sortis tout droit de livres écornés par des millions de lecteurs. Il a une force de caractère hors du commun. Soutien de famille depuis son adolescence, il s’est occupé, seul, de sa mère, de son frère et de sa sœur. Il est fait du bois dont on façonne les meilleurs tonneaux.
Aujourd’hui, sa ténacité, son courage et son intelligence ont fini par payer. Son vin, le Domaine Rouge Bleu, est considéré par le très sérieux magazine américain “Bon Appétit“ comme l’un des 10 meilleurs rosés au monde. Son rouge est sur les plus grandes tables de France et il parle de son vin avec les yeux qui brillent. J’étais vraiment heureux que France 3 lui consacre un numéro de l’émission “Talents“. S’il y en a un qui mérite de passer dans cette émission, c’est bien lui. “Talents“ sera diffusé samedi prochain à 16h15 et Jean-Marc aura 26 minutes pour parler de lui et de son parcours au milieu des chroniqueurs de l’émission et de l’animateur Fred Soulié.
Quand je suis allé tourner le reportage qui passera samedi, je me suis retrouvé un moment seul avec lui. On était dans ses vignes et on attendait que les techniciens aient fini l’implantation du plateau. Cela ne l’a peut-être pas marqué mais je me souviendrai longtemps de ce moment où je lui ai fait remarquer qu’il y a 20 ans, nous étions à Sup de Co. Il rêvait de faire du vin et moi de la télévision. Quelques mois plus tard, il était auditeur dans un cabinet d’audit et je devenais directeur général du Cercle des Nageurs de Marseille. Nous avions remisé nos rêves dans la boîte aux illusions de jeunesse et puis… 20 ans après, je tournais mon premier reportage pour France 3 sur mon ami devenu viticulteur.
Comme quoi, rien n’est jamais perdu. Si on croit vraiment à une chose, si on la désire plus que les autres alors… allez savoir ce qui peut arriver. Demain, je serai peut-être viré de la télé et Jean-Marc déposera peut-être le bilan mais quelle importance ? On aura vécu nos rêves.
Elle n’est pas belle la vie ?

7 Responses
  1. maguy

    Moi qui ai connu l’école en noir et blanc (n’est ce pas Jeff) -:), je vois que pour vous vous elle a pris une superbe couleur. Je suis heureuse de voir que vous êtes devenu un modèle de ténacité et de réussite pour tous ceux qui croient en leur rêves. BRAVO

  2. Merci Maman ! On est issu d’une époque un peu formidable où les personnalités de chacun n’étaient pas encore tout à fait formatées à Sup de Co.

  3. Niaquoué

    Je me dois de répondre au Memento marseillais, l’homme avec une mémoire flash de 2 minutes 30 secondes, qui réinvente ses rêves de jeunesse au fur et a mesure.
    Il y a 20 ans, il faut savoir que M. Carias avait pour rêve de jeunesse et unique ambition d’être danseur de cabaret. Devant les moqueries des uns et des autres ainsi qu’une légitime interrogation sur son hétérosexualité ambigue, il a fini par y renoncer.
    Quant à Jean-Marc Espinasse, individu détestable, marseillais sans accent, son ambition consistait à ouvrir une boucherie rue Paradis dans laquelle il aurait pu suspendre diverses viandes bien sanguinolantes.
    Aujourd’hui, il est temps de mettre fin à l’hypocrisie : faites votre coming out. Jeff et Boucher, avouez que vous êtes de la taffiole et que vous êtes ensemble depuis 20 ans ! (je crois que c’est Jean-Marc qui fait l’homme)…

  4. Cher Niaquoué,
    Saches que je viens de passer 3′ de mon temps qui est précieux, à corriger ton commentaire qui est à la littérature, ce que l’étron est à la gastronomie. Je te suggère de faire l’acquisition d’un clavier possédant des accents car tu fais souffrir la langue française en la martyrisant ainsi. Je sais que dans le pays démocratique où tu vis (j’espère passer les fire-wall de la censure), tu utilises le plus souvent les graffitis qui vous servent d’alphabet pour exprimer le fond d’une pensée aussi nauséabonde qu’une soupe de soja aux têtes de poissons, mais ici nous sommes en France ! Le pays qui a vu naître Balzac, Chateaubriand et Marc Lévy ne supportera plus longtemps la diarrhée verbale que tu viens déféquer sur ce blog qui porte haut les couleurs de la bienséance et du “bien parlé“. Sayonara ducon.

Archives

pulvinar mattis diam id, vulputate, accumsan non id vel, amet, et,

En continuant à utiliser le site, vous acceptez l’utilisation des cookies. Plus d’informations

Les paramètres des cookies sur ce site sont définis sur « accepter les cookies » pour vous offrir la meilleure expérience de navigation possible. Si vous continuez à utiliser ce site sans changer vos paramètres de cookies ou si vous cliquez sur "Accepter" ci-dessous, vous consentez à cela.

Fermer