Une première montre

La semaine prochaine, c’est l’anniversaire de mon petit garçon et je vais lui offrir sa première montre. Il en veut une depuis un moment afin de “savoir si c’est l’heure de se réveiller“. Comme je le gronde lorsqu’il est trop tôt, il se lève discrètement et va regarder sur l’horloge du four avant de sauter me rejoindre dans mon lit (il n’est jamais trop tôt selon lui pour venir me rejoindre dans mon lit). Parfois, il me demande de lui accrocher mon imposante montre à son gracile poignet et il décode alors les chiffres dans le noir en comptant avec son index les points luminescents du cadran. J’adore le voir compter les chiffres en chuchotant avant de me donner une heure approximative à plus ou moins 1 heure près (il a une carrière toute tracée dans la régulation du trafic aérien).
C’est important une première montre car on s’en souvient toujours. Moi, c’était une Kelton. Je ne me remémore guère de l’allure qu’elle avait mais par contre je me souviens très bien de ma première montre à quartz. J’avais tanné mon père pour avoir une montre digitale et il avait fini par craquer. C’était une Seiko à recharge solaire dotée d’un magnifique bracelet métallique qui déteignait sur mon poignet quand je transpirais. Elle indiquait les heures d’un petit “bip“ électronique et, toutes les 60 minutes, j’avais l’impression d’être le commandant Koening de “Cosmos 1999“, mon héros de l’époque.
Je ne sais pas ce que laissera comme souvenir cette première montre à mon fils. C’est lui qui décidera. Dans 30 ans, il consacrera peut-être un article sur son blog sur la première montre que lui avait offert son père pour ses 7 ans. J’aimerais qu’il s’en souvienne.