La connasse de la Poste

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Je m’excuse pour les amoureux de la bienséance mais le texte que je m’apprête à rédiger se veut le laxatif d’une colère outrée. Quel est donc l’objet de ce courroux ? Contre qui cette juste hargne a décidé de se diriger ? Je ne connais pas son petit nom aussi ai-je décidé de l’appeler “la connasse de la Poste », surnom qui lui sied à merveille. Si vous en doutez, je vous invite à rendre visite au charmant bureau de poste de Saint Henri dans le 16e arrondissement de Marseille. Là, vous trouverez, posée sur un fauteuil à roulettes, une femme sans âge, le cheveux clairsemé, rouillé et pelliculé. Du fard bleu a été étalé à la truelle sur des paupières tombantes qui surplombent un visage bouffi par les excès de toutes sortes. L’application quotidienne de crèmes n’est pas arrivé à juguler les effets dévastateurs du temps et son visage épais n’a pas accroché un sourire depuis bien longtemps.

Je me suis adressé à elle avec mon petit bordereau jaune indiquant qu’une lettre recommandée attendait dans le bac situé derrière elle que j’en prenne possession. Je lui tend le papier en la saluant d’un bonjour timide mais urbain. Je me lance alors dans une question (erreur fatale) osée : pourquoi le facteur refuse-t-il systématiquement depuis 5 ans de laisser les recommandées à mon assistante ? Réponse immédiate du sosie de Jackie Sardou : “il n’est pas obligé de le faire quand c’est pour une société. C’est lui qui voit“. Je réitère ma charge en lui faisant remarquer que ce serait du temps de gagné pour tout le monde s’il voulait bien lui laisser à l’avenir les recommandées, vu qu’elle possède les tampons de l’entreprise que je dirige. Je vois alors le pittbull monter au créneau de la défense du service public en voulant protéger l’honneur de son collègue facteur. Elle pianote sur son ordinateur de ses doigts boudinés afin de vérifier que le recommandé est bien revenu dans son bureau. Il l’est. Elle me regarde de ses belles paupières bleues et me dit, une pointe de vice dans la voix et l’œil torve : “vous savez, moi aussi, si j’veux, j’ai le droit de pas vous le donner“ (admirez la syntaxe). Je lui réponds sereinement : “j’ai une pièce d’identité et il y a mon nom sur le bordereau laissé par la Poste“. Je la sens littéralement jouir à cet instant précis. Elle me rétorque “oui mais la société prime sur le nom, donc, comme il y a les 2 sur le bordereau, je suis en droit de vous demander un Kbis en plus“. Je la regarde perplexe et l’interroge : “vous plaisantez ?“ Mais elle ne plaisante pas la bougresse. Elle me regarde alors, victorieuse de connerie : “et oui, c’est le réglement et vous savez, on est bête et méchant à la Poste“. Là, comme elle me donnait le bâton pour que je la batte. Je lui ai répondu, prenant à témoin les gens qui composaient la longue file d’attente derrière moi : “ce n’est pas moi qui l’ai dit“ et je suis ressorti les mains vides.

J’étais consterné mais diablement intéressé par ce specimen de Connassa Posta. Est-ce parce-que j’étais en costume et que je symbolisais pour elle la réussite insupportable du capitalisme triomphant que cette dame se faisait un malin plaisir à martyriser mon agenda ? Je ne le saurai jamais.

J’ai appelé une amie à la Poste de Saint André et j’ai pu récupérer mon recommandé le lendemain, comme quoi il ne faut pas généraliser. Vous connaissez le slogan de la Poste ? “Ce que l’avenir vous promet, la Poste vous l’apporte“… Oh mon Dieu, prenez pitié de nous !

2 Responses
  1. Voilà ce à quoi j’ai eu droit à Mc Do.
    Au drive, je contrôle ma commande, il manque mon dessert.
    Moi : « Excusez moi mais vous avez oublié le muffin. »
    Elle : « Ah ben y en avait plus je l’ai pas mis. »
    ÉNORME !!!!

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