Dérapage d'Hillary Clinton

La sénatrice de l’Etat de New York a pété une durite vendredi 23 mai. Cherchant à tout prix à rester dans la course, elle s’accroche aux branches, aux racines et à tout ce qui peut l’empêcher de sombrer. La (trop) longue campagne pour l’investiture démocrate l’a poussé à un dérapage incroyable et énorme. Alors qu’elle s’exprimait à Brandon, petite ville du Dakota du Sud, elle a voulu répondre à un parterre de journalistes qui l’interrogeait sur le bien-fondé du maintien de sa candidature. L’épouse de l’ancien président a d’abord rappelé que son mari avait fait campagne dans les primaires jusqu’à la fin du mois de juin 1992. Réponse convenue en forme d’hommage à son conjoint qui n’a ni surpris ni intéressé. Mais elle s’est  ensuite, “larguée“ comme on dit à Marseille. Croyant, sans doute naïvement, que dans cette bourgade de 7.000 habitants, elle pouvait donner libre cours à ses pensées et mettre en pause son brillant esprit d’avocate, elle a prolongé l’entretien et la justification de son maintien dans la course par une confidence qui a semé la stupeur parmi les personnes présentes et que rapporte le New York Times : « We all remember Bobby Kennedy was assasinated in June in California. », ce qui signifie « Nous avons tous en mémoire que c’est en juin que Bobby Kennedy a été assassiné en Californie. »  En gros, cela signifie qu’Hillary Clinton restera dans la course à l’investiture jusqu’au bout, au cas où Obama serait assassiné ! “Si quelqu’un veut bien se dévouer et m’aider à remporter l’investiture… ce serait super cool !“

Dire que cette intervention, qui n’était pas off the record, a engendré une vague d’indignation à travers les Etats-Unis et, particulièrement, dans le camp démocrate serait faible. Circonstance aggravante, Hillary Clinton s’est rapidement excusée mais… auprès de la famille Kennedy, considérant qu’à l’heure actuelle cette famille vit des heures difficiles, puisque le sénateur Ted Kennedy a été récemment diagnostiqué avec une tumeur au cerveau. Mais pour son adversaire au sein du parti démocrate très nettement visé, aux yeux de tous, pas un mot, pas une excuse.

La conséquence immédiate de cette sortie de Mrs. Clinton a été le renforcement de la protection de Barack Obama par les services secrets américains, au cas où la petite phrase lancée à Brandon donnerait des idées à un désaxé, auquel cas, on l’a compris, Hillary Clinton serait prête. Il est grand temps qu’elle rentre à la maison mamie…