Azzopardi : l'album de famille

En fouillant dans mes archives (je suis en train de rédiger mes mémoires), je suis tombé sur ce vieux cliché qui montre la famille Azzopardi au grand complet avant que ses membres ne soient tous atteints de delirium tremens. Sur la gauche, son jeune frère Edouard-Jean qui a très tôt tourné le dos à une carrière artistique qui avait débuté pourtant sous les meilleurs hospices : il a joué pendant des années le rôle du Dr Loveless, le nain des “Mystères des L’Ouest“. Aujourd’hui, il réside en Hongrie où il dirige un video club pour adultes. A sa gauche, en haut des marches, Louis, son demi-frère cul de jatte qui occupe la fonction de vase au Secrétariat d’Etat aux Personnes Handicapées. Il est très apprécié par les fleuristes qui livrent quotidiennement les bureaux du Secrétariat d’Etat en fleurs coupées. Sur les marches, ses 2 jeunes sœurs qui ont merveilleusement réussi puisque l’une d’elle présente la météo sur TV Mont Blanc et que l’autre est voix off sur une chaîne spécialisée dans le téléshopping pour animaux. Contre le grand-père Azzopardi qui contemple sa merveilleuse progéniture, se blottit une petite cousine de Gilles : Aglaë-Jeannine qui travaille comme cobaye à la faculté de sciences de Luminy (Marseille). Devant le solide vieillard, il y a Carrie dont personne ne sait exactement qui est le père et qui a été reccuillie par la famille Azzopardi qui sait ce que le mot “solidarité“ signifie. Carrie s’occupe de toutes les tâches ménagères, du repassage, des courses, du ramassage du bois mort, de la cuisine, de la vidange des latrines, des animaux domestiques (64 têtes porcines et 24 bovidés) et ne déteste pas à l’occasion, creuser des tranchées pour poser des canalisations diverses et variées. A sa gauche, vous avez la célèbre “Femme à Barbe“, la tante du Crapaud Théâtreux qui lui a appris à se raser le corps très tôt (Gilles étant doté depuis tout jeune d’une pilosité aiguë et odoriférante). Derrière cette jeune femme au visage qui n’est pas sans rappeler celui du Professeur Tournesol, se dresse Gilles et sa petite amie de l’époque, un certain Georges-Alain. Quand je revois un cliché comme celui-là, j’ai les glandes lacrymales qui sécrètent les fruits d’une émotion trop grande. Quelle belle famille…