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grossièreté

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Aujourd’hui, je vous pose une question à laquelle je vous demanderai de bien vouloir répondre car je ne sais plus que faire. Il existe dans cette belle ville de Marseille, Capitale Européenne de la Culture (de shit), un homme qui ne répond jamais à mon bonjour et cela m’agace au dernier degré.
Je le connais pourtant depuis de nombreuses années et même quand nous collaborions ensemble (c’était un client), il ne répondait jamais à la marque de politesse la plus élémentaire qui soit. Le client étant roi, je ne mouftais pas et tentais de comprendre le soir, dans le calme de mon logis ce qui pouvait bien clocher dans ma façon de dire “bonjour“. Je m’entrainais avec ma compagne de l’époque à améliorer la diction et le jeu de mon visage. J’ajoutais un sourire de plus en plus franc à ma formulation mais le résultat était à chaque fois identique : mon correspondant restait muré dans le silence. Persuadé que je ne parlais pas assez fort, je prononçais de plus en plus vigoureusement mon “bonjour“ et si tout le monde se retournait dans les couloirs, le malappris ne répondait jamais. “Peut-être est-il sourd ?“ me suggéra ma compagne avec toute la mansuétude dont elle était capable, afin de remonter mon moral qui était tombé au plus bas. Mais bien sûr, suis-je bête ! L’homme devait être dur de la feuille et j’attendais avec patience son anniversaire pour lui offrir des prothèses Audika dans un paquet anonyme glissé dans sa bannette. Cela n’eut aucun effet et j’en arrivais à la conclusion suivante : l’indélicat personnage pour qui je travaillais était tout simplement un mufle inéduqué.
Je compris tardivement que le malotru ne prononçait de bonjour qu’aux personnes pouvant lui servir à quelque chose : un puissant, un élu, un chef d’entreprise, une personne ayant un carnet d’adresses fourni, un people en vue… Ne faisant pas partie de cet univers-là, je n’avais aucune chance de l’entendre un jour marquer sa civilité à mon égard.
Je l’ai revu la semaine passée. Nous ne travaillons plus ensemble et nous avons même été concurrents pendant un certain temps mais nos enfants fréquentent la même école et il nous arrive donc de nous croiser de temps à autre.
Alors que je me trouvais dans un étroit couloir de l’école de ma fille, attendant mon tour pour échanger quelques mots avec son professeur d’espagnol, je vis le maroufle arriver au loin. Mon regard accrocha le sien immédiatement et il ne put m’éviter. On se serait cru dans un film de Sergio Leone et il ne manquait plus qu’un son d’harmonica pour venir souligner la trame dramatique qui se jouait sur le lino gris du collège privé.
Qui allait dégainer le premier ? Je décidais de retarder au maximum la sortie de mon “bonjour“ en espérant que ce serait lui qui tirerait le premier. Plus que quelques pas et nous pourrons sentir nos eaux de toilettes respectives… La tension est à son paroxysme… L’air est irrespirable et une goutte de sueur perle le long de mon échine.
Je suis résolu à ne pas céder et ne pas me retrouver une fois de plus avec un “bonjour“ orphelin. L’heure de la vengeance a sonné ! Je vais réparer l’affront fait à des centaines de sans grade depuis des années ! Nos regards ne se quittent plus et… il me sourit ! Il m’a bien identifié et je vois ses lèvres se mouvoir ! Tout à ma joie, je lâche un sonore et vibrant “BONJOUR !“… auquel il n’a pas répondu, se contentant d’un sourire en coin (c’est un homme qui ne sourit qu’en coin et je peux certifier que je n’ai jamais vu ses dents). Il m’avait une fois de plus vaincu… Penaud, la tête basse, je me maudissais d’avoir cédé à mon éducation judéo-chrétienne qui me faisait prendre une taloche de mes parents lorsque, petit, je ne disais pas bonjour en entrant dans un magasin.
Visiblement, l’ostrogoth n’a pas reçu la même éducation que moi et je me dis qu’il y a des taloches qui se sont perdues quelque part.
Aussi, je vous pose la question : dois-je continuer de saluer le goujat ou bien entamer une grève de politesse au risque de me prendre une raclée de ma maman ?

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