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Ça y est, elle a pris sa décision. En fait, non, les femmes n’agissent jamais sur un coup de tête et sa décision, elle l’a prise depuis un long moment. Si les femmes ne provoquent pas de rupture sous le coup de l’impulsivité, elles sont par contre capables de rester des mois, des années, avec celui qu’elles n’aiment plus. Elles hésitent souvent avant de passer à l’acte alors elles multiplient les jokers qu’elles distribuent à leur compagnon en espérant qu’il s’en saisisse et qu’il change en profondeur. Celui-ci se rend rarement compte que, tel le héros d’un jeu video, ces jokers négligés sont autant de “vies“ qu’il perd, l’amenant inéluctablement sur l’autel de la séparation. Game over.
L’homme est un être sourd et aveugle et, pour faire court, un peu con parfois. Mais revenons à son histoire, à elle. Elle a 34 ans, elle est belle comme un cœur, possède tout ce qu’il faut dans le cerveau pour rendre un homme heureux et surtout, elle possède en elle un trésor que peu de gens savent cultiver : des valeurs. Fille de paysans, ses parents lui ont transmis les fondements d’une éducation où le bien et le mal ne se panachent pas. Elle est une fleur des champs qui pousse au milieu du béton des villes, portée par deux beaux pédoncules, elle tend haut vers le ciel ses pétales multicolores en essayant de rivaliser avec les grues obstruant le ciel.
Elle n’a pas eu de chance avec les hommes, tombant toujours amoureuse de celui qui profitera d’elle ou bien d’un autre qui fera semblant de l’accepter telle qu’elle est avant de la couvrir d’opprobre. Enfin quand je parle de chance, ce n’est pas totalement la vérité et je ne voudrais pas l’absoudre en la transformant en victime innocente. On est tous responsable de ses actes et elle n’échappe pas à la règle. Je serais tenté de dire qu’elle ne sait pas choisir et que, pétrifiée à l’idée de passer ses soirées seule, elle se précipite vers celui qui lui fait le plus beau sourire et lui murmure les plus belles promesses, se persuadant à chaque tentative que “cette fois-ci, c’est le bon“.
Mais il y a quelques jours elle a décidé, dans un élan de clairvoyance, de dire stop. Lorsque les femmes deviennent lucides, perdant leurs illusions de femmes comblées, elles sont implacables. Elle a expliqué avec douleur et tact, à celui qui vient, en quelques secondes, d’échanger son patronyme contre la locution ex pour les années à venir, qu’elle s’était trompée et qu’elle ne l’aimait plus.
Et la voilà seule face à moi, les yeux gonflés par les larmes qu’elle déverse avec générosité le long de son doux visage. Elle ne comprend pas pourquoi elle est éplorée alors que c’est elle qui s’en va et je tente de lui expliquer qu’il est triste de quitter quelqu’un quand bien même l’amour a disparu. Elle est convaincue de commettre une erreur en laissant s’échapper “quelqu’un de bien“ et se persuade qu’elle finira seule, édentée, sénile avant l’heure, abandonnée sur un banc public. Je tente de la rassurer quant à cette issue peu probable et finalement, c’est tout ce dont elle a besoin : être rassurée et comprise.
Je suis heureux pour ma part qu’elle ait réussi à se sortir d’une relation dans laquelle elle ne s’épanouissait pas, se mentant régulièrement sur les qualités idéales que possédaient son “amoureux“. Elle ne désirait pas être seule et il était un bon compromis à ses attentes, à ses rêves. Je retrouve une amie avec laquelle je vais pouvoir voyager, rire et partager de beaux moments si tant est qu’elle le souhaite.
Pour ma part, je pense qu’en amour, il ne peut y avoir de compromis. L’amour doit tout balayer et il ne peut subsister le moindre doute quand on aime. L’amour c’est une avalanche de neige immaculée déforestant tout sur son passage, c’est un tsunami modifiant inexorablement le relief ; c’est une explosion thermonucléaire qui ne laisse rien debout.
On est là, devant celui ou celle qui est l’ignorant responsable de ce cataclysme, on tremble de partout, on a la cage thoracique qui rétrécit et rend la respiration difficile. On ressent une vague de chaleur envahir tout son corps et on a peur de s’évanouir au beau milieu des badauds. Le cœur bat dans la poitrine à la vitesse d’une boite à rythme et on perd l’appétit durant plusieurs jours. Un homme amoureux n’est jamais plus dangereux qu’au guidon de son scooter, déboitant sans regarder son rétroviseur, tournant sans clignotant, plus rien ne le concernant, le code de la route capitulant devant celui qui n’est plus obsédé que par une chose : rejoindre celle qu’il aime.
C’est cela l’amour, je crois. C’est cela l’amour auquel je crois.

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