J'ai testé la première moto électrique

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Alors que je déambulais dimanche dans le centre ville piétonnier marseillais, une amie que je n’avais pas vu depuis un moment m’a hélé pour me saluer. Elle était accompagnée de sa fille et du père de celle-ci qui était juché sur un bien étrange cheval mécanique. Alors que je m’enquérais de la cylindrée de cette bizarrerie sur 2 roues, son propriétaire m’expliqua que c’était la première moto électrique de France qu’il importait des USA et qu’il va tenter de lancer sur le marché français. Bigre !
Devant ma moue dubitative quant aux qualités de tenue de route de la motocyclette, il me proposa de me faire une démonstration au beau milieu du Cours Estienne d’Orve (Marseille) et des multiples terrasses de restaurants qui y poussent tel du chanvre dans le jardin d’un étudiant aux Beaux-Arts. Il s’élança sans aucun bruit, slalomant à la manière d’un chat agile, entre les badauds aux regards curieux qui mangeaient leur bouillabaisse surgelée et puis… alors qu’il voulut tourner pour revenir vers le petit groupe que je formais aux côtés de mon amie et de nos enfants, ce fut le drame. La moto a glissé et s’est couchée sur le sol pour ensuite glisser sur 5 mètres devant les regards inquiets et incrédules des touristes qui pensaient à une caméra cachée. Non, ce n’était pas Surprises sur Prise mais Video Gag. L’homme s’est relevé sans mal et a tenté alors d’afficher un visage de conquérant, le genre “c’est exactement ce que je voulais faire“. Il tenta de se faire passer (sans y arriver) pour une sorte de Rémy Julienne du dimanche qui s’amuse à bousiller des bécanes neuves pour distraire le chaland.
Il est revenu sur son engin, tout sourire, et nous a expliqué le pourquoi de sa chute : “c’est des pneus neufs et comme au sol c’est du marbre, c’est normal que ça glisse un peu !“ Il se frottait discrètement le coude afin de ne pas attirer l’attention sur la douleur aigüe qu’il devait ressentir à ce moment précis, préférant masquer l’hémorragie interne qui s’était déclenchée sous la fine pellicule de peau velue de son bras, derrière le masque du rieur et du type qui ne connait pas l’échec.
Il m’a ensuite proposé d’essayer son tonnerre mécanique et à ma grande surprise, j’ai accepté ! Redoublant de prudence, j’ai fait un petit tour et le plus déroutant est l’absence totale de bruit : j’ai failli écraser 3 touristes qui sortaient d’un restaurant en se tenant le ventre (ils avaient sans doute voulu déguster une “véritable bouillabaisse marseillaise pour 15,50 €“) et qui ne m’avaient pas entendu arriver. L’autre petit changement par rapport à la moto classique est l’absence d’embrayage qui cède la place à une boîte automatique, comme sur les scooters.
Prix de vente : 7 900 € (sans les pansements).

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