Ce magnifique objet entièrement plaqué plastique jaune made in Corée du Nord m’a été offert par mon fan, Gilbert. Afin de célébrer nos “2 ans“, ce dernier m’a envoyé des cartes d’invitation à peu près partout dans Marseille : LCM, Broken Arms Company, France 3, Firstcom, News Of Marseille… J’étais tout surpris de voir le gardien de France Télévision m’apostropher l’autre jour en me disant : “tiens, Jeff, tu as du courrier“. Cela n’arrive malheureusement jamais à France 3 où je n’ai pas souvent la joie de recevoir des lettres enflammées de la part de téléspectatrices amoureuses de ma présence à l’écran. Je ne revendique rien ceci dit ; n’étant pas gérontophile, je préfère choisir moi-même celles qui auront la chance de se laver les dents (dans leur bouche et pas dans un verre avec un cachet de Steradent) au-dessus de la vasque placée dans ma salle d’eau (et nettoyer ensuite les traces de dentifrices que je laisse sur le miroir dans lequel j’aime à me regarder pendant les 3 minutes que dure le brossage de mes quenottes).
Gilbert, c’est lui qui m’a choisi. Il y a 2 ans, alors que je faisais mes provisions à Monoprix, il m’a gentiment abordé pour me dire tout le bien qu’il pensait de moi. Normal, quoi. Rien de très nouveau sous le soleil. Ce n’était pas agressif mais très chaleureux et je n’ai point détecté dans l’œil de celui qui allait devenir mon plus fervent supporter, une tendance à la névrose obsessionnelle. Une pointe d’ail dans l’haleine, oui, mais rien d’autre.
C’est quand, lors de notre deuxième rencontre fortuite (quoique je le soupçonne de me suivre), il m’a montré dans son portefeuille des photos de moi trouvées sur le web que j’ai commencé à douter de son état mental… et de son orientation sexuelle.
Hors, donc, afin de célébrer “nos 2 ans“, j’ai accepté vendredi son invitation à déjeuner autant pour me débarrasser de lui durant quelques mois que pour freiner ses ardeurs. J’avais demandé à mon assistante, la délicieuse Fanny, à mon amie Christine et un journaliste de la rédaction de m’accompagner afin d’avoir des témoins en cas d’agression caractérisée. Un tête-à-tête avec l’individu sus-nommé m’est proprement impossible tant que le port d’arme n’est pas légalisé.
Le repas s’est bien déroulé et nous avons écouté avec patience et résignation les calembours qu’il me suggérait d’utiliser dans mes sketches. Ainsi, nous avons eu droit à “moi je connais une Kabyle. C’est une kabyle téléphonique“ (rires), “je n’aime pas la salade niçoise. Les habitants de Nice c’est des niçois… ni coton !“ (rires… sauf le garçon de café qui attendait pour prendre la commande et qui, bizarrement, ne semblait pas goûter à l’humour finaud de Gilbert) ou bien encore (c’est la dernière, promis) “moi, je suis Verseau à l’endroit et recto à l’envers“ (rires)… Ces trois exemples sont tirés d’une longue liste de gags qu’il nous a fallu ingurgiter en souriant afin de lui faire plaisir. Le pire a été quand il m’a demandé “honnêtement“ de lui dire ce que je pensais de ses calembours. J’ai préféré être évasif. Genre le type qui n’a pas vraiment entendu la question vous voyez ? Si j’avais été au téléphone, je lui aurais sorti la fameuse excuse du “tunnel“ : “je ne vous entends pas Gilbert… crcccchhh… quoi ? Honnêtement, quoi ? Saloperie de Bouygues ! Crccchhhh…“ Malheureusement, le seul tunnel que je traversais était intérieur et je ne voyais toujours pas la lumière au bout de celui-ci. J’ai été poli et lui ai suggéré de mettre par écrit ses “blagues“ afin d’en faire un jour, un one-man-show (j’ai connu des comiques qui montaient sur scène avec moins de “matière“ que cela. Si, si… Mais je ne citerai pas de noms).
C’est alors qu’il m’annonça son intention de prendre des cours de théâtre et qu’il me demanda si je connaissais un bon professeur. Je n’ai pas pu résister à l’envie de jouer un tour à mon ami, mon compère Gilles Azzopardi qui est au théâtre ce que Berlutti est à la chaussure : une pointure. Il se trouve que Gilles donne des cours fort courus par le tout Marseille artistique… (pardon Gilles… Mais il se pourrait bien que tu vois un jour prochain débarquer un homme édenté, sentant l’ail et te parlant de moi comme d’un “génie“ comme on en a pas vu depuis Louis de Funés. Et il rajoutera “poil aux fesses“. Ce sera LUI. C’est mon cadeau pour toi. Pour tout ce que tu m’as fait subir depuis que je te connais. Tous ces retards accumulés durant des années. Toutes ces minutes transformées en heures puis en jours etc. Bien fait pour ta gueule).
A la fin du repas, nous avons eu droit à un sac entier de cadeaux : chocolats Jeff de Bruges (car dans Jeff de Bruges, il y a “Jeff“ m’a-t-il glissé en faisant un clin d’œil), porte cigarettes (2 ans que je lui répète que je ne fume pas) avec effet holographique sur le boitier représentant des billets de 500 €. Classe. Le porte cigarette incorpore un astucieux briquet. J’ai également reçu une boîte de “Fumer Tue“ avec des cigarillos à l’intérieur. En plus de ces merveilles, vous pouvez ajouter un porte cartes de visite Harley Davidson 100% PVC véritable… mais ce n’est pas tout ! La corne d’abondance contenait champagne, vin rosé et sirop d’orgeat (2 bouteilles. De quoi servir 864 mauresques), un briquet/montre d’une rare élégance (voir photo) qui clignote de toutes les couleurs quand on l’ouvre et un livre de blagues vieux de 15 ans pour “m’aider à écrire des sketches“ m’a susurré le maraud…
Un exemple de ce qui pourrait me faire passer le niveau me séparant des Gad Elmaleh et autre Florence Foresti ? Page 75 de l’ouvrage : “Quel est le comble de l’électricien ? C’est d’avoir des ampoules aux pieds“. Et vous savez quoi ? Je vous promets de placer cette blague dans un de mes futurs reportages. Chiche ?
Nous nous sommes séparés avec un espoir discordant : celui de me revoir rapidement pour lui, quant à moi, j’ai rêvé, je l’avoue, qu’il suive un traitement à base de médicaments fabriqués par les Laboratoire Servier. C’est pas beau, n’est-ce pas ? J’ai honte…
Commentaires récents