Une orchidée chérie

IMG 1152Je n’ai pas la main verte, elle serait plutôt grise comme le béton. Pas une plante ne résiste chez moi. A croire que l’immeuble a été construit sur un ancien cimetière indien et qu’une malédiction a frappé mon domicile. J’avais reçu en présent un bonzaï il y a quelques mois de cela mais malgré l’attention que je lui ai témoigné, il n’a pas résisté. Je n’ai pas eu le cœur de le jeter : c’était un cadeau. Il est sur mon balcon depuis 6 mois. Je l’ai installé là au début en pensant “le faire repartir“. Je m’étais dit que, peut-être, l’air frais du centre ville de Marseille lui ferait du bien mais non… Il n’a pas bougé. Il n’y a plus aucune feuille accrochée à ses branches sèches et sa terre est plus dur que l’asphalte. Quand j’y mets de l’eau, elle déborde. La terre la rejette comme si celle-ci me reprochait d’avoir occis le petit arbuste qui y était planté. Je lui ai parlé, j’ai tenté d’avoir une explication entre 4 yeux, la suppliant d’accepter le liquide bourré de vitamines KB Jardin mais rien n’y a fait : j’étais hors jeu.
Je ne le rentre pas car je ne veux pas le voir. Je ne peux plus le voir. Sur le balcon, j’ai toujours l’espoir qu’un miracle arrive, qu’un phénomène paranormal le ramène à la vie. Cela me serait insupportable de le voir tous les jours sous mes yeux, tel le symbole desséché de mon échec. Aurait-on idée de laisser le cadavre d’un être cher se décomposer chez soi ? Bien sûr que non. Ben pour mon bonzaï, c’est pareil ! Le balcon est sa sépulture… De profundis…
Récemment, je me suis rendu chez Ikea avec mon amie Valérie Ghez et lorsque j’ai placé dans le Caddie® que nous partagions, un pot contenant une magnifique orchidée (voir photo), elle m’a regardé d’un œil torve en me raillant d’un : “encore une que tu vas faire crever !“. Connasse. Cette pique m’a profondément vexé. Je lui ai répondu que cette plante ne mourrait pas et que j’allais faire taire cette rumeur sur ma (prétendue) méconnaissance du règne végétale. J’ai ajouté que j’allais ôter mon casque à pointe de tueur de plantes pour revêtir la casquette de jardinier fécondeur de fleurs. “Je suis curieuse de voir ça !“, a conclu la mégère avant de tourner les talons vers les caisses, ce qui n’était pas évident vu qu’elle portait des baskets.
Depuis lors, il ne se passe pas une journée sans que je ne m’occupe de mon trésor rose, tel un chirurgien auscultant un patient après une opération délicate. La moindre tâche m’inquiète, un pétale fané et je me rue sur les anti-dépresseurs. Je lis, je me documente sur les orchidées de la famille des phalaenopsis ikea et je ne suis pas loin d’atteindre un niveau auquel peu d’expert mondiaux peuvent prétendre. Cette plante est mon dernier espoir, mon dernier attachement à Dame Nature. Cette orchidée peut racheter à elle seule tous les végétaux que j’ai fait crever. Je ne sais plus qui disait “sauvez un être humain et vous sauvez l’humanité toute entière“ et ben là, c’est pareil, sauf que c’est une plante.
Cela vous paraît peut-être futile mais pas pour moi et pour paraphraser France Gall, je dirai en conclusion “je veux que cette plante tienne debout, c’est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup…“

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