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Personne ne parle jamais des pères célibataires qui se retrouvent la moitié des vacances scolaires avec des enfants qu’ils n’ont plus l’habitude d’élever au quotidien. Qui pensent à eux ? Une statue devrait leur être dressée mais aucun artiste n’a encore osé défendre cette juste cause et s’il en faut un, je serai celui-là. J’ai récemment proposé à la mairie de Marseille que soit installé sur le Rond Point du Prado de Marseille, à quelques mètres du stade Vélodrome, temple du machisme, le projet artistique exposé plus haut mais la municipalité n’a toujours pas réagi à mes multiples courriels.
Qui évoquera le calvaire des pères célibataires qui se retrouvent à Pâques, toute une semaine durant, 24 heures sur 24 avec des enfants qu’ils n’ont plus l’usage d’entendre se disputer (au mieux) ou de se frapper dessus (plus fréquent) ? Qui relatera leurs nuits sans sommeil, angoissant à l’idée de se retrouver dès potron minet, face à leur progéniture qui leur pose immuablement la même question chaque jour que Dieu fait : “on fait quoi aujourd’hui papa ?“ Interrogation qui ne connait pas de réponse car vous n’avez rien préparé et vous ne savez pas de quoi sera fait la météo, toujours hésitante en cette saison à la con.
Il est trop tôt pour aller à la plage (ce qui vous gonfle de toutes les façons) et trop tard pour vous rendre au ski. Vous êtes dans un entre deux déstabilisant et vous finissez par les emmener errer dans la ville en vous demandant à partir de quelle heure il devient raisonnable de les coller devant la TV. Vous décomptez les jours qui vous séparent de votre délivrance : quand vous les rendrez à leur mère. L’univers carcéral ne vous est plus tout à fait étranger et vous faites “votre temps“ en espérant une libération anticipée pour bonne conduite.
En attendant que votre avocat défende votre cas devant le juge d’application des peines, vous devez les occuper ET leur faire à manger. Le cauchemar. L’horreur totale : faire à manger 2 fois par jour à des enfants qui, DE TOUTES LES FAÇONS, n’aimeront pas ce que vous leur préparerez. Deux enfants, c’est deux fois plus de problèmes, deux fois plus d’aliments qu’ils n’aiment pas, deux fois plus d’allergies etc. Bien sûr, il y a la solution pizzas/burgers/pâtes que j’ai dégainée plus d’une fois mais quand ils commencent à vous menacer de vous dénoncer à la DDASS, il devient urgent d’acheter des légumes et de visiter le site lacuisinepourlesnuls.fr.
Heureusement qu’il y a la solution appelée “vacances chez les grands-parents“ mais quand vous êtes issu d’une famille nombreuse et que vos frères et sœurs ont la même idée que vous, cela devient vite ingérable, surtout pour les papis et mamies qui finissent sur les rotules (quand ils en ont encore).
Je suis sorti du placard samedi midi. J’ai retrouvé la liberté à midi et quart très exactement et comme tous les taulards, je ne sais pas trop quoi faire de cette liberté nouvelle. La société ONET a passé une bonne partie de l’après-midi à remettre en ordre mon appartement et je viens de regarder en replay tous les épisodes en retard de mes séries préférées. Etendu en slip sur mon canapé, une Corona fraîche à la main, je goûte à mon bonheur de père célibataire en somnolant à moitié.
Alors que je conclus ce texte sur le clavier de mon Mac, je ressens une impression bizarre, comme s’il me manquait quelque chose pour que mon bonheur soit total. Plus qu’un véritable manque, je parlerais d’un sentiment d’absence ; celle de mes enfants.
Syndrome de Stockholm ?

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Ma fille m’a touché avant hier (elle me touche souvent par sa sensibilité et sa douceur) en me posant une question qui m’a désarçonné du cheval de certitudes sur lequel je galope en sautant les haies de la vie avec l’assurance des champions hippiques.
Alors que je l’avais au téléphone pour prendre de ses nouvelles, elle m’a dit d’une voix timide et cassée : “il faut que je te parle d’un truc papa…“ J’attendais patiemment la suite, le cœur battant et voilà qu’elle m’explique que la veille, à la soirée du camping où elle passe ses vacances en compagnie de son petit frère et sa maman, un garçon est venu l’inviter à danser. “Je lui ai dit non et il a insisté. Tu es certaine que tu veux pas danser ? il m’a redemandé. Alors j’ai fait un sourire mais je lui ai dit, oui, oui, je suis sûre.“ J’avais envie de la féliciter pour avoir résisté aux assauts de ce jeune garçon qui avait été tenté de la saisir par la taille afin de l’emmener dans un tourbillon de musique endiablée où sa raison aurait été certainement mise à mal.
Mais le plus touchant est lorsqu’elle a ajouté : “j’avais de la peine pour lui, papa. Je me suis trouvée pas très gentille d’avoir refusé. Il avait l’air triste“. Alors je lui ai expliqué que la vie était bâtie de la sorte : le garçon propose et la fille dispose. C’est une règle immuable que tout le monde connait depuis la nuit des temps et qu’il n’y avait donc pas de malaise à avoir (je ne lui ai volontairement pas parlé de ces pays où le garçon impose et la fille ferme sa gueule, afin de ne pas l’effrayer).
Afin de la déculpabiliser totalement, je lui ai parlé de mes nombreux échecs en la matière (pas tous, sinon j’aurais bouffé mon forfait). La conversation dura un peu et je réussis à la faire sourire mais avant de raccrocher, je lui rappelai une chose capitale : elle mérite ce qu’il y a de mieux et elle ne doit jamais céder à la facilité.
Je lui confiais alors les efforts qu’il m’avait fallu fournir pour conquérir sa maman et je lui rappelais la persévérance qui fut la mienne pour envouter la jeune femme qui avait partagé notre vie par la suite. Je lui révélais toutes les “épreuves“ qu’il m’avait fallu passer pour décrocher le droit de vivre à leur côté en lui faisant comprendre qu’à son tour, il faudrait qu’elle en use pour faire le tri entre les garçons mal intentionnés et ceux qui sont sincères et prêts à patienter pour conquérir le cœur de celle qui fait battre le leur.
Je suis heureux et fier qu’elle ait pu être l’involontaire témoin de la volonté et de l’acharnement qui furent les miens pour tenter de reconquérir il y a quelques années l’amour de celle que j’avais perdu. Je lui ai expliqué qu’il fallait qu’elle s’en inspire et qu’elle soit exigeante en plaçant la barre très, très haute.
J’ai conclu notre conversation si intime en lui expliquant qu’elle aura encore de nombreux “non“ à donner pour que le “oui“ qu’elle acceptera d’offrir ait la préciosité d’un cadeau unique.

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Il y a des bruits du quotidien qui sont emplis de charme et de grâce et vous placent à l’acmé du bonheur quand ils raisonnent.
Un des bruits du quotidien que je préfère par dessus tout est celui de la poignée de porte de ma chambre lorsque les phalanges de mon fils la font basculer vers le bas pour en libérer le pêne. J’entends alors, dans le silence du matin, le son de ses petits pieds nus claquer sur le parquet sombre qui recouvre le sol de mon intérieur pour venir jusqu’à ma couche. Là, respectant en cela un protocole secret mais immuable, il me tapote délicatement l’épaule pour me signifier qu’il est présent.
Je me pousse alors sur le côté du lit encore frais pour lui faire une petite place. Pas trop, afin que nous puissions nous coller l’un à l’autre.
Les yeux encore mi-clos, je cherche son dos de ma bouche et lui dépose le premier baiser d’une longue série entre ses omoplates saillantes. Lui, colle alors ses pieds refroidis par le parquet séparant sa chambre de la mienne, contre mes cuisses encore chaudes de leur nuit passée sous la couette en duvet d’oie et nous restons ainsi quelques minutes à écouter nos souffles apaisés par une nuit pleine et entière.
Ma bouche impatiente commence à emprunter un chemin de balade qu’elle connait par cœur et mes lèvres déposent des baisers par dizaines dans le creux de son cou et sur ses cheveux sentant bon le shampoing et son eau de toilette Spiderman. Quand il en a assez de cette envahissante affection, il interrompt ce déluge de tendresse en me racontant ses rêves ou bien me pose une question venue de je ne sais où, ce qui achève de me réveiller totalement. Ainsi, hier matin, il me demanda à voix basse si je préférais être un aigle ou un dauphin…
Je ne sais plus ce que j’ai répondu mais je sais une chose : ce week-end, je les ai avec moi et je vais donc avoir droit à 2 réveils plein de câlins et pour rien au monde, je ne ferai huiler cette poignée de porte qui produit la plus jolie des musiques qui soit.

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