Jour de deuil jeudi dernier, jour où un indélicat personnage m’a dérobé mon portable Mac Book Pro qui était la chose la plus précieuse que je possède (juste après mes enfants). Pour aggraver le tout, celui-ci était en veille et donc allumé, sans mot de passe nécessaire à la consultation de son contenu. Mes textes, mes courriers, ma pièce, mes mails, mes photos… tout est livré en pâture aux yeux d’un malotru qui doit se gausser en ce moment même de ma misérable petite vie et de ses travers.
Je suis responsable de ce vol puisque j’ai oublié le sac qui contenait mon précieux compagnon sur mon scooter. Etourderie due à la suractivité qui a été la mienne ces jours derniers. Je sortais de la prise de vue des publicités Calor qui s’était merveilleusement déroulée et qui voyait l’aboutissement de semaines de travail acharné. L’agence et la cliente étaient ravis et je pense qu’intérieurement, j’ai poussé un ouf de soulagement destructeur. Mon cerveau a brièvement déconnecté et j’ai perdu l’objet que je chéri le plus au monde, fidèle témoin et acteur de mes joies comme de mes peines.
Aujourd’hui je me sens dépossédé de tout. Nu comme un vers, j’essaye de reconstituer des bribes de dossiers éparpillés ça et là. Je change mes mots de passe, préviens ma banque qu’un autre “Jeff Carias“ leur demandera peut-être de faire un virement bancaire et qu’il ne faut rien en faire. J’ai tenté de bloquer à distance mon ordinateur mais pour cela, il faut qu’un certain nombre de conditions soient réunies et pour l’instant, tout indique que mon voleur a su éviter les pièges tendus et prévus par Apple.
Si vous recevez des mails étranges de ma part, vous demandant de l’argent ou vous déclarant que je vous aime ou que vous êtes la pire des raclures, n’en croyez rien. Si je devais vous faire de telles déclarations, je le ferai de vive voix.
Un ami m’a gentiment proposé un ordinateur en attendant que j’ai les moyens de m’en repayer un nouveau mais vous n’imaginez pas la souffrance qui est la mienne. On m’aurait violé dans une prison turque que je ressentirais la même chose (et pour ceux d’entre vous qui auraient expérimentés l’univers carcéral ottoman, vous admettrez que cela fait mal au cul).
J’ai gardé pendant 24 heures l’illusion que mon voleur éprouve des remords en voyant les photos de mes enfants et les fichiers “ne pas effacer !“ contenant nombre de précieux documents mais seul le silence fit écho à ma folle espérance.
J’espère que mon bandit prendra bien soin de toi très cher Mac Book Pro. Je n’ai jamais eu à me plaindre de notre relation et je souhaite que ton nouveau maître t’offre autant de bonheur que tu m’en as procuré.