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Il y a des moments où je me dis que la vie est vraiment belle, que l’espoir est toujours quelque part, ne demandant qu’à être découvert, telle une truffe posée sur un matelas d’humus, sous une couverture de feuilles d’automne. On ne la voit pas, on ne la sent pas encore mais elle est là, fantastique trésor des gastronomes, caché à l’abri des regards, tel un butin de pirate perdu dans une épaisse forêt. Elle se donnera au plus téméraire, au plus méritant, plus rarement au chanceux.
L’espoir est ainsi : on ne le voit pas toujours et on en vient parfois à se demander s’il existe vraiment, si ce n’est pas une chimère, une histoire que certains se racontent pour se rassurer et se donner le courage de continuer. L’espoir est blagueur, il aime jouer à cache à cache. Plus nos angoisses sont tenaces, plus nos doutes nous asphyxient et plus ses cachettes sont pointues, élaborées, reculées… plus l’espoir est difficile à débusquer. Mais quant on y arrive, quand on le tient enfin, quelle joie !
Je l’ai trouvé cette semaine, ce foutu espoir après qui je courrais depuis quelque temps. Il se terrait du côté de Hong-Kong, de Bagnols-sur-Cèze, de la Calanque du Port d’Alon avant de se faufiler en bas de chez moi. “Coquin de sort !“ comme dirait un personnage de Marcel Pagnol ; l’espoir se faisait globe trotteur et s’amusait à traverser les fuseaux horaires, à s’affranchir des distances et se grimer pour que je ne le trouve pas. (suite…)

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Voilà, je suis rentré en France. J’ai retrouvé l’eau qui sort du robinet à laquelle on peut facilement rajouter des glaçons si on la préfère glacée. J’ai commuté la lumière en appuyant sur un simple interrupteur. Je n’ai pas eu besoin d’un bruyant groupe électrogène fonctionnant à l’essence pour cela. Je me suis servi un verre de vin, coupé un morceau de pain que j’ai accompagné d’un bout de fromage. J’avais déjà embrassé le monde auquel j’appartiens à l’aéroport de Paris où j’ai pris connaissance des dernières informations qui font courir la planète. Rien sur le Bénin… Bizarre émoticône smile L’actualité est ailleurs on dirait.

J’ai encore l’odeur de la poussière soufflée par l’Harmattan et des nénuphars odoriférants du fleuve Togbo dans les narines. J’ai troqué les mille couleurs des tissus africains pour le gris et le camaÏeu des vêtements occidentaux, échangé les sourires africains pour les mines renfrognés d’hommes d’affaires descendant à Marseille pour affaires. Bientôt je rejoindrai le troupeau. Je leur appartiens et je ne me trompe pas de pâturage. Je sais qu’après quelques jours où je prendrai le temps de me reconnecter à mon univers, tout rentrera dans l’ordre. Mais je n’oublierai rien. Comme à chaque fois, mon coffre à souvenirs va s’enrichir de nouveaux visages, de nouvelles têtes, de précieux sourires d’enfants et de belles émotions dont personne ne pourra forcer la serrure.
Je repense à Isidore, cet enfant que j’avais eu dans ma classe en 2009 et que j’ai suivi de près, finançant sur mes deniers sa scolarité et même un peu plus parfois. Je l’ai vu jeudi au village et cela a été fort, comme à chaque fois. Brillant élève de terminale scientifique, il est en route pour le baccalauréat qu’il n’aurait jamais pu obtenir si personne ne lui avait payé ses études. Après le Bac ? Médecine. Il veut être docteur m’a confié ce grand timide qui a fait 2h30 de vélo dans la brousse, sous une chaleur étouffante pour me voir 1 heure à peine. Quand je pense que mes enfants font la tête quand je ne peux pas aller les chercher à l’école et qu’ils “doivent“ prendre le métro ou pire, marcher 10 minutes. Isidore quant à lui, n’a pas hésité à faire 5 heures de vélo dans la journée (il devait être de retour au lycée à 17h00 pour un cours de chimie) pour voir “Papa Jeff“.
Bref, c’est avec tout cela en mémoire qu’il va falloir vite me ré-approprier mon univers. Enfiler le bon costume pour ne pas être décalé avec un environnement qui ne comprendrait sans doute pas l’étrange nostalgie que je ramène chaque fois de mes voyages. C’est parfois presque aussi lourd que 66 kilos de bagages.

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