Du chevreuil au menu des TGV

l etat de la carcasse encastree sous la motrice temoigne de 1584628 800x400
Jeudi soir, après une journée de tournage éprouvante, nous étions heureux de prendre place dans la voiture 2 du train 5214 affrété par la SNCF qui devait nous amener à grande vitesse vers nos maisonnées où nous attendaient compagnons et compagnes, impatients de nous étreindre après une courte mais douloureuse séparation. Enfin, je parle pour les gens vivant en couple car pour ma part, seule une lessive à étendre guettait mon retour.
J’étais entouré dans ce wagon de la joyeuse équipe commerciale et créative d’HighCo Shopper ainsi que de mon cadreur Christophe et nous étions tous satisfaits des images que nous ramenions dans nos bagages.
Nous étions censés pénétrer en gare Saint-Charles à 23h18 après un voyage de 5 heures à travers les paysages de France. En principe.
En effet, c’était sans compter un chevreuil dépressif qui avait décidé hier soir de mettre fin à ses jours en se jetant sous les boggies de la motrice de notre train. Je ne connais pas le nom de ce pauvre animal mais d’après ce qu’on a appris ultérieurement, il n’était pas au mieux de sa forme depuis que toute sa famille eut été décimée par l’amicale des chasseurs de Chasse-sur-Rhône. La bête avait perdu l’appétit, sa libido et se réfugiait dans un mutisme inquiétant dont ses congénères n’arrivaient pas à l’extraire. Même les matches de l’OM n’arrivaient plus à la faire rire, c’est vous dire l’état dans lequel elle était.
L’animal avait déjà tenté de se suicider en se précipitant sous les roues d’un scooter mais à part une luxation de l’épaule, il s’en était sorti quasiment indemne (ce qui ne fut pas le cas du conducteur du 2 roues qui dû troquer sa mobylette pour un déambulateur depuis sa douloureuse rencontre avec le cervidé).
Mais hier soir fut la bonne pour lui et c’est avec beaucoup de dignité et de courage qu’il se plaça sur les voies afin d’attendre le Lille-Europe de 18h26. Renseigné sur les horaires, il ne fut pas surpris lorsque la locomotive le percuta à 280 km/h au niveau de son fessier. Et c’est même avec une dernière lueur de fierté dans l’œil que le gibier se regarda battre le record du monde de saut en longueur (titre non homologué car aucun officiel n’était présent sur place). Ballot.
Le geste du désespéré occasionna un retard de 3 heures à notre train mais nous étions tous trop tristes pour nous en soucier. J’ai essayé d’organiser une quête dans notre rame afin de récolter quelques espèces pour aider les amis du défunt à surmonter cette épreuve mais je dois avouer que je n’ai pas obtenu grand chose et que je dus vite regagner ma place sous les huées et quolibets de passagers à bout de nerfs.
Je me demande si la SNCF ne devrait pas mettre en place une aide psychologique pour tous les animaux de la forêt stressés par la disparition de leur habitat ou simplement angoissés à l’idée de finir en venaison. Ça nous permettrait de dormir plus de 4 heures.

4 Responses
  1. Je vous jure ce n’est pas une blague mais ma fille était je pense dans ce même train !
    Elle m’a raconté une aventure de cerf écrabouillé,ça ne doit tout de même pas arriver tous les jours !
    Je vais lui téléphoner pour qu’elle me précise la date exacte que j’ai oubliée !

  2. 600 euros vraiment ?
    Je n’ai pas une particulière affection pour cette profession mais là vous vous êtes fait avoir !
    Sans rire moi je n’aurai pas payé !

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