“Temps Mort“, c'est fini… mais pas que !

panoramique grand
Voilà, le challenge a été relevé et de belle manière ! Les 3 dates qui étaient inscrites en rouge sur mon agenda depuis des mois sont passées et il est difficile d’exprimer l’état dans lequel je me trouve après ces trois représentations. Sentiments mêlant nostalgie, soulagement, joie, fierté, angoisse de l’après…
J’ai dormi durant deux jours dans un Relais & Châteaux afin de décompresser et redescendre doucement sur Terre dans le calme et la volupté d’une suite paradisiaque donnant sur des arbres mordorés par la palette d’un automne tardif.
Carlo Casaccia, un des comédiens qui m’accompagnaient sur scène, semble désespéré que toute cette délicieuse tension ne soit plus et il m’a avoué aujourd’hui au téléphone n’avoir jamais éprouvé un tel bonheur sur scène depuis 20 ans qu’il fait du théâtre. Lui qui a déclamé du Feydau, Molière et Marivaux… Vous vous rendez compte de ce que l’auteur que je suis éprouve quand il entend ça ?
Pas loin de 1 000 spectateurs ont déjà vu la pièce et je peux dire sans fausse modestie que tous les avis entendus et reçus sont assez flatteurs. Un théâtre de Nice nous invite à venir jouer chez eux car ils ont “entendu du bien“ de la pièce et je dois dîner avec un producteur cette semaine qui souhaiterait nous emmener à Avignon.
Je vis tout cela de manière un peu confuse. Cette pièce est tellement personnelle que j’ai du mal à gérer tout ce qui m’arrive. J’ai l’impression d’avoir posé de lourdes valises que je portais depuis longtemps et de les avoir ouvertes en public.
Ma psy qui a vu la pièce vendredi m’a appelé le soir même pour me dire une chose que je n’oublierai pas de si tôt : “qu’est-ce que tu as grandi !“ Un ami proche qui connait ma vie de manière suffisamment précise pour décoder et lire entre les lignes de mon texte m’a avoué qu’il avait été heureux de m’entendre dire certaines choses sur scène. Et c’est là toute l’ambiguité de “Temps Mort“ : mes personnages sont si proches de ce que je suis (ou ai été), que je me sens un peu nu devant les spectateurs et que je finis par ne plus savoir si je m’appelle Jeff, Gilles, François, Simon ou Eric ! C’est très schizophrène et il faut désormais que je retrouve “Jean-François“ au plus vite pour ne pas finir en unité psychiatrique.
J’ai envie d’adresser des tas de mercis. Aux comédiens tout d’abord, qui m’ont suivi dans cette aventure et en particulier Bruno Gallisa qui m’a autorisé à m’inspirer librement de sa vie personnelle pour construire son personnage. Merci à Rémy Dupont, le metteur en scène, qui est devenu au fil des mois, mon Jiminy Cricket et très certainement un ami. Merci à mes amis “historiques“ qui sont tous venus voir le résultat d’une pièce dont je leur parlais depuis des mois. Merci à tous ceux qui ont contribué, par leur travail et leur talent, à faire de “Temps Mort“ une réussite (cameraman, monteur, photographe, imprimeur, agence de com, community manager, journalistes, maquilleuse, concepteur de site internet, coach et j’en oublie certainement). Merci à tous les techniciens de l’Espace Julien pour leur gentillesse et prévenance à mon égard et merci à tous ceux que je ne connaissais pas et qui ont payé un billet pour voir une pièce écrite par un inconnu et interprétée par des comédiens dont ils n’avaient jamais entendu parler jusqu’à maintenant.
Merci à mon frère qui est venu en train de Lyon pour pleurer dans mes bras à la fin de la représentation. La pièce aussi lui a parlé : tant mieux. Merci enfin à mes enfants pour m’avoir fait le plus beau compliment qui soit : “c’était vraiment bien ton truc papa !“ que m’a glissé mon fils de 10 ans les yeux plein d’admiration alors que ma fille irradiait de bonheur et de fierté, elle qui était venue au théâtre accompagnée de copines et de leurs parents. Je suis, parait-il, devenu une idole sur leurs comptes Facebook ! Ça fait drôle d’être “kiffé“ par des adolescentes pré-pubères ! Aux chiottes Justin Bieber !
Merci aussi pour tout le bonheur que les spectateurs ont donné à Jeannine Denis, la chanteuse des rues que j’ai fait venir sur scène pour qu’elle puisse au moins une fois dans sa vie, chanter devant un “vrai“ public. Je peux vous dire que vendredi, elle et moi avions les larmes aux yeux au moment de sa sortie de scène.
Merci enfin à la vie qui m’a inspiré cette pièce. On ne comprend pas toujours les embûches et les ornières qui parsèment les chemins que l’on est amené à emprunter ; il peut même arriver que l’on crie à l’injustice mais, parfois, ces “accidents de parcours“ inspirent de jolies choses et provoquent de belles rencontres.

20 Responses
  1. Philippe L.

    Tant de remerciements!
    C est bien de penser aux autres mon Jeff.
    Mais pas trop: on dirait que tu as reçu un Molière et que maintenant tu peux mourir.
    L avantage c est que du coup tu es éternel.
    Bravo pour cette pièce qui nous a bien fait marrer,
    mais pas que…
    Love

  2. NICOLAS LEBLAIS

    un grand Bravo Jeff, tu nous as bien fait rire! Merci pour ce bon moment et pour tout ce que tu fais. des bises 🙂

    1. Merci Nicolas. Vraiment très heureux que la pièce t’ait plu. Je me dis que je suis bien entouré avec des gens comme vous. Des bises à partager.

  3. Sousou

    Bravo encore et encore mon Jeff !
    C’était vraiment un moment magique ! A la fin, j’avais mal à ma mâchoire à force de rire !!!
    Bravo également au reste de l’équipe, vous êtes super.

  4. jean philippe lutin

    La sincérité et la générosité sont bien souvent les bons leviers.
    On se connait pas assez pour pouvoir lire entre les lignes, pour pouvoir décrypter les messages subliminaux que tu fais passer dans ton texte, et pourtant … quel kiff !
    T’as fais le plus dure, tu t’es mis à poil devant tes proches, maintenant y’a plus qu’a la donner a des gens qui n’auront pas les clefs pour entrer dans ton intimité.
    Cela dit, tu as aussi suffisamment de talent pour écrire une pièce avec un amant dans le placard, des blagues sur les pompes de ski ou sur les roms (très en vues en ce moment…)
    Choisis ton camp !
    Bises et merci

    1. En voilà une bonne idée Jean-Philippe ! L’histoire d’un rom qui aurait volé des pompes de ski et qui se serait planqué dans une armoire pour échapper à la police. Merci ! Je me jette sur mon ordi et te tiens au jus.

  5. sylvie

    Ne crois pas que tu vas t’ arrêter là ! Tu n’as plus le choix…
    Après l’effort encore l’effort! on attend la suite de Gilles..de Jeff.. bon des 2.
    Maintenant tu appartiens à ton public.

  6. cambresine

    air madagascar m’a joué un tour ! Je devais être de retour le 8 novembre à 7heures du matin et je n’ai attéri qu’à 5 heures de l’après midi trop épuisée pour venir vous voir !
    j’espère une prochaine occasion ! En plus tous ces propos flatteurs donnent vraiment envie !
    En tout cas bravo Jeff pour avoir tenu votre promesse avec la chanteuse des rues !
    Quel bonheur pour elle!

  7. Girard

    Cher Jean François
    L’important ce n’est pas la destination mais le voyage. Je pense que tu l’as emprunté depuis que tu as quitté ton agence de communication et tu es en quête donc en mouvement perpétuel pour mieux te connaitre et comprendre la vie. Une œuvre est souvent autobiographique de manière consciente et inconsciente, il ne faut juste pas s’y perdre mais tu sembles être un homme plein de ressource et de créativité. Difficile de se mesurer à soi et s’offrir aux regards des autres et rester humble et serein. Tellement de regards se portent sur toi et tant ne voient pas la même chose, comment s’y retrouver ? En attendant moi j’ai vu un bel acteur mais surtout un superbe auteur. JE SUIS SURE QUE TA PIECE PEUT SE JOUER A PARIS. Le monde du spectacle connait beaucoup d’acteurs mais peu de talentueux auteurs. Je reviens de Paris et j’ai été voir une pièce qui m’a fait penser que tu y avais toute ta place. Nous pourrons en parler si tu veux.
    Que le spectacle continue !
    A bientôt peut être.

    1. Merci Girard pour ce très joli commentaire. Je ne sais pas si Temps Mort peut se retrouver à Paris. Ce serait une belle récompense mais l’essentiel pour moi était de poser certaines valises. Les poser à Paris ? Pourquoi pas. L’avenir le dira.

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