Mon rendez-vous chez le banquier

caisse d epargne pub 1229959365 jpg 1229959365 caisse y 90 490Il y a quelques jours de cela, j’ai connu un soucis sur un des comptes bancaires que je possède et dont l’emblème est un sympathique rongeur à queue touffue. Mon compte (créditeur) était bloqué et tous mes prélèvements rejetés. Naïf, je suis allé sur la plateforme virtuelle à laquelle j’ai accès (moyennant 9 € par mois !), et j’ai cliqué sur “écrire à mon conseiller“ afin de l’avertir des soucis que je rencontrais.
Après 3 mails restés sans réponse, je me décidais à passer à la phase 2 : le téléphone. Je contactais mon agence bancaire où une voix monocorde et enregistrée m’accueillit et m’invita à cliquer sur des boutons, des étoiles et des dièses. J’ai été coupé… 12 fois de suite ! A chaque fois fois, pile au moment où la voix requerrait ma patience en m’expliquant qu’une personne allait bientôt décrocher le combiné de son téléphone pour m’apporter joie et plénitude…
Lassé d’entendre les 4 Saisons de Vivaldi massacrées par l’orchestre d’André Rieu, je décidais de passer à l’étape 3 : me rendre physiquement à l’agence. J’étais en colère, remonté comme une pendule et bien décidé à bouffer du tajine d’écureuil. Le visage poupin du jeune homme posé sur sa chaise à l’accueil, engoncé dans un costume trop petit acheté aux “3 Suisses“, m’attendrit un court moment et je décidais de l’attaquer avec le sourire quand il me demanda ce qu’il pouvait faire pour m’être agréable. Je lui répondis du tac-au-tac : “répondre au téléphone !“. Le sourire sur le visage de l’impétrant disparu immédiatement quand il comprit, au ton de ma voix, qu’une sourde colère, qu’un volcan en ébullition se trouvait à moins de 30 cm de sa tronche et qu’il menaçait gravement d’exploser et de l’engloutir sous un flot de lave incandescente.
Je lui expliquais que j’avais essayé de le joindre 12 fois depuis le matin et qu’à 12 centimes d’euro la minute, ce petit jeu devenait couteux. Il me bredouilla une excuse apprise par cœur lors de sa formation “comment gérer un client mécontent“ :
“on a des problèmes en ce moment avec le téléphone…“
Ce à quoi, je répondis en lui sautant à la gorge : “et des problèmes de mails ? Vous en avez aussi ? Parce que je vous ai écris 3 fois pour vous signaler un incident sur mon compte bancaire et je n’ai jamais eu de réponse !“
Les gens derrière moi s’interrogeaient sur le drame qui se déroulait sous leurs yeux hagards. Les lèvres du financier tremblaient désormais et il choisit de battre en retraite en sortant son bouclier, l’ultime rempart qui sépare le salarié d’une banque du coup de boule du client grognon : “je vais prévenir la directrice…“
Il revint quelque temps après avec ce qui semblait être une bonne nouvelle :
“c’est bon, tout va rentrer dans l’ordre !“
“vous êtes certain ? Vous allez faire les virements en attente ?? Aujourd’hui ?“
“oui, oui, elle s’en occupe…“ rétorqua-t-il, trop heureux de mettre fin à ce combat que je menais largement aux poings. Il évitait le KO et pouvait se rassoir sur sa chaise décatie en priant le ciel de ne jamais me revoir.
2 jours après ce rendez-vous qui devait être l’épilogue de mes soucis, aucun virement n’avait été effectué… et je demandais donc un rendez-vous à mon conseiller. Ce dernier me répondit en m’écrivant : “je peut vous recevoir vendredi à 9h30“.
Au vu de la faute d’orthographe qu’un enfant de CM1 (même scolarisé dans une école publique) ne pourrait pas commettre, je compris qu’il fallait que je change de banque.
J’ai eu rendez-vous avec un petit homme que je n’avais jamais vu et qui m’expliqua qu’il venait d’arriver dans l’agence (le turn-over à la Caisse d’Epargne est presque aussi important que chez Mac Donald). Pendant tout le temps que j’ai passé avec lui dans son minuscule bureau qui sentait la transpiration, je me retins de lui balancer : “quand tu auras fini de réparer tes conneries sur mon compte, tu me conjugueras le verbe POUVOIR au présent de l’indicatif“ mais je me suis abstenu. Il y a des banques… et il y a la Caisse d’Epargne.
En le quittant, je l’ai tout de même questionné afin de savoir pourquoi personne n’avait répondu à mes mails et là, il m’a sorti une réponse qui reste gravée dans ma mémoire… “Vous passez par la plate forme internet pour nous écrire ?… Ah non ! Il faut pas, parce qu’on ne les lit pas ! Tenez, voici ma carte si vous voulez m’écrire.“
La dernière campagne de cette banque affichait fièrement  “Confiance = premier capital qu’un client doit pouvoir investir dans sa banque.“ Ils ont perdu la mienne pour un moment !

8 Responses
  1. noname

    Vous n’avez pas du rire durant tout ce temps, mais nous on se marre bien à vous lire ! hihihi ! C’est insupportable cette nouvelle gestion de la clientèle dans ces grosses structures que se soit les banques, edf, les compagnies de tel, etc… C’est même une honte. Vous auriez du leur casser la gueule.

    1. Merci de votre soutien moral Noname. Ce que vous dites est particulièrement vrai pour la Caisse d’Epargne qui n’a jamais été une vraie banque pour moi et qui s’est permis de perdre 750 000 millions d’euros dans un investissement hasardeux il y a 3 ans.

  2. Bonjour, personnellement, je n’ai pas apprécié les méthodes de la caisse d’epargne. J’achète une nouvelle voiture, j’ai un PEL, que j’ai prolongé 2 ans, donc je souhaite récupérer cet argent. Je me rend à la CE, en fait, le guichetier me dit qu’il faut prendre rendez vous. C’est uniquement le chef d’agence qui s’occupe de cette opération…. il arrive à ce moment la, me demande si je vais faire un prèt, et qu’il a des taux interessants. Je lui dit que c’est presque fait avec mon assurance. Il me dit : je peux vous rappeler demain pour vous faire des propositions ? ok, je repars. Le mercredi pas d’appel, le jeudi, toujours rien, donc j’appelle je tombe sur la plateforme, qui me dit qu’elle lui envoie un mail… le lendemain, même topo. Je me pointe la bas le samedi, le guichetier bien embeté « le chef d’agence n’est pas la, c’est avec lui qu’il faut voir… » donc, j’ai pris rendez vous en fin de semaine suivante car je travaille. En arrivant dans son bureau, il me dit, »j’attendais votre appel…. » bref, je rétablis la vérité, il s’excuse, m’indiquant qu’il a été débordé, et que la procédure veut que ce soit lui qui s’occupe de la cloture. Donc, trois déplacements à la CE pour cloturer un malheureux PEL, je change de banque. j’espère qu’ils ne m’ennuieront pas pour cloturer les comptes.

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