Ces petites névroses du quotidien…

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La photo que vous regardez représente un reste de quelque chose qui moisissait dans mon frigo depuis, sans mentir, des mois, voire des années… Vivant seul chez moi depuis 3 ans, ma femme de ménage est la seule personne autorisée à fouiller un peu partout dans mes affaires. Rien ne lui échappe et, très souvent, alors que je cherche où j’ai bien pu ranger le jambon acheté il y a 2 mois, je m’aperçois que Filomena l’a jeté, me sauvant du même coup d’une intoxication alimentaire certaine.
Pourtant, 2 petites boîtes en plastique ont échappé durablement à sa vigilance. Pas à la mienne toutefois. En effet, je SAVAIS que ces 2 petites boîtes se trouvaient dans mon frigo depuis les dernières élections présidentielles mais je faisais comme si je ne les voyais pas. Plus le temps passait, plus je m’interrogeais sur leur contenance et l’état de conservation dans lequel les restes alimentaires devaient se trouver. Plus le temps s’égrenait, plus j’avais peur d’en retirer les couvercles translucides.
Lorsque j’ouvrais la porte de mon frigo, je les voyais qui me narguaient, l’air de dire “t’es pas cap d’ouvrir !“ Et non, je n’étais pas cap. A la fin, je faisais comme si je ne les voyais pas, planquées sous des boîtes de pâté longue conservation et dissimulées par un gros pot de cornichons que je replaçais toujours au même endroit pour essayer d’oublier l’existence de ces maudites boîtes roses. En psychologie on parlerait de refoulement. “Refoulement par pot de cornichons“, un nouveau concept que je viens d’inventer.
Mais la question que les plus sains d’entre vous doivent se poser est : pourquoi ne pas les avoir jetées AVANT ces putains de boîtes ?
Parce que j’en étais tout simplement incapable. J’étais terrifié à l’idée de les ouvrir. Là encore, on peut faire un parallèle avec la psychothérapie lorsqu’une personne n’ose pas consulter par peur panique d’ouvrir un couvercle dont elle n’est pas certaine qu’il ne provoque pas de séismes dans sa vie personnelle. La comparaison s’arrête là. Moi, j’avais peur d’ouvrir ces boîtes et je crois que je n’arrivais pas à me projeter en avant en m’imaginant en jeter le contenu à la poubelle. J’attendais qu’un miracle se produise, qu’une sorte de génie me les fasse disparaître mais Filomena (qui est la personne se rapprochant le plus d’un génie (sans bouillir, un peu d’humour ne peut nuire à ce récit d’un désintérêt total)) n’a pas poussé son professionnalisme et son sens inné de l’inquisition jusqu’au pot de cornichons.
La semaine dernière, réunissant mon courage à deux mains, je me suis décidé à ouvrir ces fameuses boîtes… Une horreur s’est exposée à mes yeux verts (y’a plus de marron que de vert mais ça fait plus classe de dire qu’ils sont verts) et mon odorat délicat. Une odeur pestilentielle s’est répandue dans mon modeste logis et cela fait 8 jours que je crame de l’encens non stop pour chasser des remugles qui se sont imprégnés jusque dans mon cerveau. Ma voisine m’a demandé si j’avais décidé de transformer mon appartement en ashram et le syndic m’a demandé de cesser de brûler des substances pouvant être cancérigènes.
Je ne sais pas ce que contenaient ces boîtes mais a priori, la police scientifique pencherait du côté de la viande.
Le plus important est ailleurs : j’ai vaincu mes peurs ! J’ai osé affronter ces petites boîtes qui me terrorisaient depuis des mois tels des fantômes dans un placard d’enfant.
Je les ai jetées avec leur contenu car je ne voulais plus jamais les voir dans mon frigo et puis je crois que l’odeur n’aurait jamais quitté leur refuge. Mon frigo depuis ce jour funeste fait un drôle de bruit, comme si le moteur allait exploser… La vengeance du dieu Tupperware va être apocalyptique…

4 Responses
  1. Ladecool

    Pour moi la vision d’horreur réside plutôt dans ces petits tupperwares roses. Comme quoi réside en chacun d’entre nous une Bree van der kamp en puissance !

  2. Ladecool

    Rien qui pourrait rivaliser avec ce que tu as dans le tien. Je n’ai jamais abandonné un vieux roastbeef en détresse dans mon frigo moi môsieur !

  3. marmiton.sigmund@.fr

    en te lisant..
    Psychanaliquement, je dirai plutot que c’ est carrement un déni du pots à cornichons
    et, et , et un refoulements d odeurs nauséabondes desormais dans ta maison
    tiens peut etre un bon insecticide à cafards qui sait? 😉

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