Relaxé !

Moi, le plus grand crâmeur de feux rouge de Marseille, celui que la maréchaussée a surnommé le “pyromane de l’asphalte“ a été relaxé par la justice ce matin ! Oui, vous ne rêvez pas. J’avais un peu honte de mentir éhontément devant le buste de Marianne qui semblait me regarder d’un œil accusateur mais mon avocat a souri lorsque je lui ai dit que je n’avais pas envie de conter faribole à mes juges.
Ce qui m’a sauvé ? La photo agrandit ne montrait toujours pas clairement ma plaque d’immatriculation. J’ai effectué une plaidoirie brillante en prenant la salle à témoin de mon honnêteté intellectuelle. “Cela ne peut pas être moi Monsieur le Président ! Je ne prendrai même pas pour ma défense le fallacieux prétexte d’une plaque minéralogique illisible. Non, cela serait trop facile ! Cela ne peut pas être moi car je n’ai tout simplement JAMAIS brulé un feu de toute ma vie ! Que les tours jumelles de New York s’effondrent sur le champs si je mens ! Je suis un conducteur responsable et je vous demande, non pas la clémence, mais de faire triompher la vérité !“ Voilà en substance ce que je leur ai asséné en marchant autour de la barre des prévenus, tel un grand du barreau. Mon avocat n’a rien eu à faire et j’ai même vu des larmes perler de ses yeux grands ouverts alors que j’étais occupé à subjuguer l’assistance de ma verve et d’une gestuelle qui n’avait rien à envier à Louis de Funés. Je l’ai senti intérieurement se demander ce qu’il faisait là et s’il n’avait pas, tout simplement, raté sa vie.
Avant de sortir, le président du tribunal a ordonné que me soit remboursé la caution de 135 € que j’avais laissé en dépôt.
Champagne !