Je passe en Justice

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Oui, vous avez bien lu ! Je passe dans 1 heure et demi devant la justice de mon pays : la France. Celle qui a demandé la mort du Maréchal Pétain, qui a condamné à la prison à vie Klaus Barbie et emprisonné le gang d’Action Direct… Je passe à mon tour sous les fourches Caudines de cette glorieuse Dame armée d’un glaive vengeur et d’une balance à légumes. Pas la même juridiction que mes glorieux ainés, ceci dit. Moi c’est devant le Tribunal de Police que je m’apprête à passer pour la seconde fois en 1 semaine.

En effet, j’ai malencontreusement oublié de m’arrêter à une signalisation tricolore qui était orange sanguine. Le p***** de radar qui a été installé dans cette rue passante marseillaise ne m’a pas manqué et a photographié mon joli dos ainsi que feu ma moto qui fut volée 1 semaine plus tard par un malandrin.

La semaine passée, flanqué d’un avocat et ami, j’ai contesté l’infraction en me réfugiant derrière le fait que la plaque minéralogique était illisible. Le président en a convenu après avoir passé de longues minutes avec une loupe à essayer de déchiffrer les chiffres informes du cliché qui m’avait été fourni. Madame la Procureur a bien essayé de me déstabiliser en affirmant “mais enfin, vous savez bien que c’est vous puisque vous avez reçu le procès verbal à votre domicile !“. J’ai alors relevé le menton, dressé mon bras par devers moi afin de signifier à mon baveux que je n’avais plus besoin de ses services, préférant, telle Marie Antoinette, me défendre seul et je me suis alors approché de la méchante femme au physique sans âme et, dans les yeux, je lui ai asséné : “alors, Madame la Procureur, puisque vous soutenez que c’est moi, pouvez-vous me lire la plaque d’immatriculation sur ce cliché ?“ L’austère femme se ravisa tout en me jetant un œil torve qui semblait dire : “tu ne paies rien pour attendre, immonde contribuable !“. Je suis retourné me placer derrière la barre des prévenus sous les regards admiratifs d’un public nourri qui se retenait pour ne pas faire une hola à celui qui avait su terrasser la République.

Comme eux, je pensais la partie gagnée et j’attendais la relaxe du même air victorieux que l’avocat de Dominique Strauss Khan lorsqu’il apprit que Nafissatou Diallo n’était pas celle que l’on croyait. Mais non… Le président m’a alors posé cette question : “voulez-vous que l’on demande un agrandissement de la photo ?“. J’étais décontenancé. Dire non était reconnaître ma culpabilité et, en quelque sorte, baisser mon froc devant cette vilaine sorcière qui n’attendait qu’une chose : me voir condamner. Accepter, revenait à m’octroyer un sursis tout en m’exposant à un plus grand courroux lorsque l’agrandissement prouverait bien qu’il s’agissait de ma moto…

Etant joueur, j’ai opté pour l’agrandissement. On ne sait jamais. Peut-être qu’il y a une merde de pigeon sur un des chiffres ? Réponse dans… 1 heure.

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