Passeport pour l'enfer

Ce que vous contemplez sur cette photo est le reste d’un passeport lavé par ma femme de ménage, l’adorable, la fulgurante, Filomena. Dans la nuit, alors que je me levais pour soulager une vessie par trop remplie de vins rosé, rouge et blanc ingurgités la veille au soir, j’aperçu dans la pénombre de ma chambre à coucher, une masse, une boule de feuillets qui m’intrigua au point de commuter la lumière. Effroi, horreur ! Mon passeport avait été lavé (à 50 C°) et essoré. Il sentait bon le cuir et l’assouplissant mais je doute que les douaniers me laissent sortir de France avec un passeport, propre, mais inutilisable.

Alors que je venais de refaire tous mes papiers suite à l’oubli de mon portefeuille dans une station service, je me suis planté devant Fanny, mon adorable assistante qui est au petit soin pour moi du matin au soir et je lui ai tendu mon passeport. “C’est quoi ce torchon ?“ me demanda-t-elle avec amusement avant de comprendre, sans un mot de ma part, qu’il allait lui falloir se recoller fissa aux démarches administratives… Je peux vous dire qu’à ce niveau là, elle est plutôt imbattable la Fanny. C’est limite si les types de la Préfecture ne la salue pas d’un “hey Fanny ! Qu’est-ce tu veux ? Un formulaire B24 ? Un timbre-amende ?“

Pff… J’en ai pour un mois d’attente pendant lequel je ne pourrai pas sortir du territoire. Une élue m’a proposé de faire accélérer mon dossier mais je préfère ne rien demander. Vu comme la presse est tombée sur la tête, on pourrait un jour venir me chercher des noises parce que j’ai demandé un passe-droit pour obtenir un passeport plus rapidement que le commun des mortels… Allez Fanny… au boulot…