J’ai du retard à rattraper les amis et je ne le sais que trop bien, mais mes journées deviennent folles et prennent un rythme de malade. Quand je pense que l’on n’est qu’au moins de septembre… Dans quel état finirai-je l’année ?
Jeudi, je suis parti à 8h30 de France 3 avec une équipe de tournage direction Gap. Saint Bonnet en Champseaur plus exactement. Vous connaissez ce bourg ? Non ? Fermez les yeux et imaginez un instant que vous êtes à Ibiza. De plantureuses femmes aux cheveux décolorés déambulent sur des talons de 15 cm, les seins refaits et le visage parfait. Elles ont 10 000 € de vêtements sur elles et elles se dirigent vers le plus grand night club d’Europe où 15 000 personnes dansent sur une boîte à rythme actionnée par un demeuré de 23 ans aux cheveux longs mais au compte en banque aussi rempli qu’un camion de la Brink’s. Des Harley Davidson bruyantes et des Ferrari rutilantes frôlent les donzelles pour le plus grand plaisir des badeaux venus du Camping “Los Calamares“ pour photographier ce qu’ils ne seront jamais. Vous voyez le tableau ? Et bien Saint Bonnet en Champseaur est exactement l’opposé. Il n’y a rien. Les restaurants sont fermés à l’exception d’un unique établissement vite rempli (et complet) par les employés du Crédit Agricole voisin et d’un bar tabac accueillant les alcooliques du village (1 habitant sur 2) qui boivent pour oublier où ils habitent.
C’est dans cette riante bourgade que j’avais rendez-vous avec mon “sujet“ : Jean-Michel Bertrand, réalisateur d’un film sorti au cinéma et consacré aux aigles (Vertige d’une rencontre). Un type passionné et passionnant, avec qui nous avons passé une journée merveilleuse dans un cadre idyllique. On a planté la caméra au milieu de la montagne et on s’est posé sur l’herbe en guettant le couple d’aigles qui habite ce grand T1000 avec une gigantesque terrasse ensoleillée exposée plein sud.
Jean-Michel a consacré 7 ans de sa vie à la réalisation de ce film. Il a placé toutes ses économies dans ce projet qu’il a financé seul (150 000 €) et je dois dire qu’il est assez rafraîchissant de voir qu’il existe encore des “fous“ comme lui pour suivre leur passion. Jean-Michel est un poète des temps modernes et je suis fier de l’avoir rencontré.
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