La fille qui souffrait de sialorrhée

hummMes jours se suivent mais ne se ressemblent pas. Depuis que je suis sur le marché des célibataires (bien malgré moi, étant, par nature et par éducation, façonné pour la vie à 2), il m’en est arrivé de belles mais je voudrais vous conter une rencontre peu banale que j’ai faite dernièrement (rassurez-vous, la jeune femme ne connaît pas l’existence de ce blog).

J’ai vécu un de ces petits instants de vie où l’on se sent très seul et où l’on regrette le temps béni de la vie de couple. J’avais rendez-vous il y a quelque temps de cela avec une jeune femme charmante pour “prendre un verre“ (expression consacrée qui signifie “on prend un verre avant d’aller chez toi ou chez moi pour échanger nos fluides corporels“). J’arrive en premier (la classe… normale) et je l’attends, assis à la terrasse d’un café. La jeune femme arrive et après m’avoir embrassé, prend place face à moi. Là, je remarque tout de suite un truc qui cloche. Je suis assez fortiche pour ça. Je ne possède pas des yeux mais des scanners et le moindre centimètre carré de peau est immédiatement scanné et étudié dans ma mémoire interne (c’est un handicap dont je me passerais volontiers). Je m’aperçois, alors que la jeune femme commence à me raconter par le menu détail, une vie aussi passionnante que les Pages Jaunes, qu’elle possède au coin de la lèvre un dépôt blanc formé par sa salive. Cela arrive à certaines personnes qui ont des excès de salive et cela porte même un nom : la sialorrhée. C’est assez horrible comme truc. Je fais une fixation dessus et je n’arrive plus à penser à autre chose. Elle parle, me noie d’informations dont je n’ai que faire et je n’arrive même pas à m’attarder sur ses yeux bleus ou sur son décolleté. Je suis hypnotisé par sa sialorrhée. J’ai envie de hurler, de lui dire : “essuie-toi la bouche je t’en supplie !!!“ mais cela ne se fait pas alors j’imagine des stratagèmes : “et si je lui disais : tiens, tu as une petite tâche là“ et alors, avant qu’elle ne puisse réagir, je me jetterais avec ma serviette pour effacer ce qui vient gâcher une bien jolie bouche. Mais non, c’est trop bas… trop proche de la bouche, ça ne passera jamais ! Elle va se dire que je suis timbré ou pire, elle va comprendre qu’elle a de la bave sèche au coin de la bouche et elle en sera gênée… “Pense à autre chose Jeff, pense à autre chose !“ Je commence, alors qu’elle continue à me raconter ses envies et ses projets (dont je crois pouvoir dire qu’elle aimerait que j’en fasse parti), à me concentrer sur l’arrière plan. Je fixe la plaque d’immatriculation d’un véhicule garé juste derrière elle. Je me concentre comme un fou sur cette putain de plaque minéralogique jusqu’à la graver dans mon esprit (4592 JK 83). Elle doit se dire que je  suis très intéressé par son propos car je reste silencieux, le regard fixe. Si elle avait su que je ne faisais que chercher à m’évader loin des commissures de ses lèvres où, depuis tout à l’heure, s’était amassée par kilos de la sialorrhée !

Le serveur arrive avec ses boissons mais rien n’y fait : elle a beau porter le verre à ses lèvres, la siolorrhée est rebelle et ne se détache pas facilement. Saloperie ! Il n’y aurait que l’intervention d’un doigt qui pourrait venir mettre un terme à l’enfer visuel que je suis en train de vivre. J’ai soudainement envie de pleurer, d’appeler ma maman ou l’ex-femme de ma vie pour la supplier de venir me chercher, me reprendre et m’emmener loin d’ici !

N’y tenant plus, j’ai soudainement regardé ma montre et prétexter un rendez-vous que je ne pouvais manquer pour m’évader et fuir (ce qui me vaudra d’être flashé par un radar automatique. On appelle ça une TOTALE !). En me quittant, elle m’a regardé avec intensité, le coin de sa lèvre chargé à ras bord de pâte blanchâtre. J’aurais voulu lui serrer la main mais j’ai été correct et je lui ai déposé 2 baisers sur les joues en fermant les yeux.

Message à tous et toutes : de temps en temps, passez discrètement vos mains sur la bouche en insistant bien sur les coins. Je vous aurai peut-être sauvé une soirée, voire 2 points à votre permis.

12 Responses
  1. Marie

    Quelle horreur mon pauvre Jeff.J’ignorais même ce terme médical.(et que cela existait)…Avec toutes les Belles filles qui se trouvent sur Marseille….Tu n’auras pas de mal à trouver de belles bouches normales.Bises.Marie

  2. mohicanos

    on va chez toi ou chez moi ? Euhhh, toi chez toi et moi chez moi! pas d’échanges de fluides corporels… c mieux les belles bouches normales!!!!!

  3. Lolobuz

     » le gout du corps de l autre et ses défauts sont les deux seules choses qui ne changent jamais. Si vous les aimez, la partie est gagnée. Tout le reste évolue  » David Servan Schreiber

  4. Poète libre

    celle-la est plus rigolotte :  » ma femme est très portée sur le sexe. malheureusement ce n’est pas sur le mien  » C’est Pierre Desproges qui l’a dit…

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