Les gens sont gentils

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J’ai passé un bon week-end et je tenais à le dire au monde entier. Je rentre de la Calanque de Niolon où j’ai profité d’un beau ciel bleu et d’un soleil radieux après un copieux déjeuner à la Pergola avec vue sur la mer. J’ai envie d’écrire des choses positives !
Il y a des gens gentils et il n’y a pas que des cons, sachez-le. Que cette découverte, que l’on fait trop rarement, est agréable ! L’autre matin, je m’approchais de ma moto et, constatant que la pluie avait trempé la selle, je m’escrimais à l’essuyer du revers de ma veste de motard. Soudain, un homme traverse la rue de Rome pour me tendre un mouchoir en papier. Je l’ai remercié mais j’étais sonné qu’on puisse être encore capable de gestes aussi simples, aussi bons, aussi désintéressés. J’ai souri en enfourchant la selle sèche de mon 2 roues en songeant que cet homme ne saurait jamais qu’il avait ensoleillé ma journée avec un petit bout de tissu en papier.
Vendredi, un homme frappe à la fenêtre de mon bureau et demande à me parler. Un type au visage poupon, le cheveu roux, couvert de tâches de rousseur et les joues rouges du type qui craint le soleil. Un gars qui a dû naître au nord de la Loire si vous voulez mon avis. Il était habillé d’une chemise blanche avec une vilaine cravate rouge et un pantalon qui remontait bien trop haut pour être élégant. Je le fais pénétrer dans mon bureau car il m’interpelle en me demandant si je suis bien “le type qui envoie des trucs en Afrique“. Je lui réponds qu’effectivement c’est moi. Il se présente : Guillaume ; il occupe les bureaux au-dessus du mien et alors qu’il était en train de jeter des cartons, ses assistantes l’informent qu’en bas, il y a un type “chauve, qui récolte des trucs pour l’Afrique et que ça peut sans doute l’intéresser“. Je lui demande ce que contiennent ses caisses et Guillaume me répond : “des porte-clefs publicitaires“. Ah… Je ne veux pas le vexer car la démarche est amicale et sincère. Je le fais asseoir et je lui montre une video de Togbota pour qu’il comprenne de quoi ont besoin les habitants. Guillaume change de visage quand il aperçoit le village de cases et comprend alors qu’il va devoir garder ses porte-clefs. Je le sens presque confus, gêné. Il se met à me demander de quoi j’aurais besoin. Je l’invite à contempler les piles de cartons qui s’accumulent dans mon bureau par manque de moyens financiers pour les expédier. Il me questionne afin de connaître les moyens que j’utilise pour envoyer mes colis et je lui rétorque que je fais appel à la Poste mais que cela coûte très cher surtout depuis la suppression du tarif “économique“. A cet instant, son visage s’illumine et il se sent enfin utile. “Ecoutez, je suis transitaire maritime, j’arrive du Nord de la France (j’avais bon !) et je prends en main la direction régionale. Je peux vous aider à envoyer ce que vous voulez par containers. Je vais me renseigner sur les liaisons avec le Bénin“. Echange de cartes de visite, promesses de nouvelles… C’est dans des moments comme celui-là que je crois à la religion.
Afin de rembourser un peu de cette gentillesse reçue cette semaine, j’ai voulu, moi aussi, être gentil. Je courais sur la Corniche Kennedy samedi matin et je vois un couple essayer de se prendre en photo avec un iPhone avec la mer en fond. Je me dis “allez, vas-y, propose leur de faire la photo. T’occupes pas de ton chrono pour une fois et sois aimable avec ton prochain.“ Je stoppe, enlève mon casque et je propose à l’homme qui tient d’une main maladroite son appareil, de prendre le cliché pour eux. Vous savez ce qu’il m’a répondu, l’air terrorisé ? “Vous n’allez pas partir avec mon appareil en courant ? ». Je lui ai montré que j’avais le même et qu’il n’avait rien à craindre de moi et je suis resté 10 mn à parler avec eux. Il ne savait pas faire marcher son iPhone  (il cherchait partout le flash et le zoom…) et je lui ai fait une rapide formation. Ils venaient de Bourguoin pour passer le week-end à Marseille et je leurs ai indiqué où manger de bons coquillages avant de reprendre ma course. Eux aussi ont dû être surpris par mon arrêt. Et si on faisait tous un peu plus attention aux autres ?

8 Responses
  1. ton article me fait tout simplement penser au film « un monde meilleur ».
    pour mon expérience personnelle, l’autre jour dans le métro bondé, un jeune homme essai désespérément d’enlever son blouson en se tortillant comme un ver. J’ai simplement voulu l’aider, en tirant sur sa manche, je me suis faite insulter… mais heureusement certaines personnes savent aussi être reconnaissante… Moi je suis ton initiative à fond, sans naïveté, avec l’espoir d’un monde meilleur.

  2. C’est hallucinant ton message. Ce qui se passe, c’est qu’on a plus trop l’habitude de s’entre-aider, alors on devient méfiant. Le geste amicale devient suspicieux, la bonne action se transforme en agression… 2 solutions, soit on baisse les bras en se disant que c’est foutu, soit on continue en espérant que ça revienne. On continue ?

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