Un dimanche pluvieux mais plein d'amour

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Voilà Kim, mon premier amour ! Quand je la regarde aujourd’hui, j’ai l’impression d’avoir toujours 16 ans et c’est bien agréable comme sentiment. Elle n’a pas changé et ne semble pas vieillir. Elle est passée hier avec son fils et son fiancé, David, un type très sympa qui est entrepreneur dans le bâtiment. Il est comme son précédent mari : grand, chevelu, baraqué et beau gosse. Le genre “Gi Joe“ avec le poing qui se dresse quand on lui appuie dans le dos, vous voyez ? Mais non, je ne suis pas jaloux ! Et puis, moi aussi je peux le faire sauf que ça me fait mal au dos. J’aurais été sa seule erreur de casting finalement. Le seul homme de sa vie mesurant moins d‘1,80 m et possédant la musculature d’un têtard.
Nous nous sommes isolés un temps dans sa chambre et elle m’a demandé comment j’avais trouvé son père. Je ne savais pas comment répondre. Je lui ai dit la vérité : que je ne le reconnaissais pas et que j’avais été pétrifié d’effroi quand je l’avais vu. Nous avons longuement parlé de lui et elle est très lucide quant à l’avenir. Elle m’a raconté les derniers mois passés auprès de son père, les douloureux traitements, les angoisses nocturnes, leurs vies à tous, transformées, volatilisées. Elle tient le choc car elle est forte. Elle a connu une grande douleur dans sa vie et elle m’expliquait que c’est ce qui lui permettait d’accepter ce qui lui arrivait aujourd’hui. “Ce qui ne te tue pas, te rend plus fort“ dit le proverbe et si on ne comprend pas toujours tout de suite ce que cela signifie, un jour, on réalise que l’on est effectivement plus fort. Qu’une situation qui vous aurait auparavant flanqué par terre ne fait aujourd’hui que vous blesser tout en vous laissant debout. Titubant, vacillant mais debout.
J’ai vu Joyce pleurer aujourd’hui. La fatigue, le désespoir ? Je ne sais pas, j’ai détourné les yeux, fait celui qui n’avait rien vu. Je n’ai jamais su quoi faire face à la détresse d’autrui. Je m’en veux à chaque fois de mon immobilité mais je n’ai pas encore réussi à trouver la solution pour la contrer. Je ne suis pas insensible, loin de là, et c’est sans doute de la pudeur de ma part… Je m’en sors bien en disant ça, non ? Pirouette puis triple salto arrière pour retomber sur mes pieds !
Alan aussi a pleuré. Mais, lui, je sais pourquoi il pleurait. Il déteste être dépendant, se sentir glisser vers l’impotence totale. Il aimerait taper du poing sur la table et hurler “ça suffit !“ mais il n’arrive pas à attraper la chip qui est tombée au coin de son assiette et lorsqu’il parle, c’est dans un mince filet de voix que ses mots se cherchent. Aujourd’hui il a glissé à son épouse “je suis désolé pour tout ce que je t’inflige“. Il semblait accablé de lui occasionner autant de peine. Elle a juste répondu “I love you“ avant de déposer un baiser sur son front.
C’est un beau voyage que j’ai entrepris. Je pensais n’y trouver qu’un paysage dévasté par la maladie et la mort et je ne vois que de l’amour partout où je regarde.

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